Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/164

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dit quelque chose de semblable. Mais, bien plus que « les monuments publics, » ce sont ici les « reliques domestiques », qui intéressent Balzac, et à vrai dire, c’est moins « l’architecture » que « l’archéologie ». On en trouve la preuve dans ce roman même de la Recherche de l’Absolu et dans la description qu’il y donne du mobilier des Claës. Il a le goût des inventaires, et, à ce sujet, c’est dommage que, dans sa Jeunesse, pour la beauté des choses qu’on en trouverait à dire, il n’ait point fait un stage chez le commissaire-priseur ! On conte encore, à ce propos, que le « salon ponceau » qu’il a décrit longuement dans la Fille aux yeux d’or, était le sien ou l’un des siens. Il a aussi le goût des descriptions de costumes, et je ne sais si l’on ne pourrait dire qu’avec les documents de la Comédie humaine, c’est l’histoire même de la mode, entre 1820 et 1848, qu’il serait facile de reconstituer. Rappelons, en passant, dans les Mémoires de deux jeunes Mariées [1841] la première robe de bal de Louise de Chaulieu, et, dans le Cousin Pons, la description du « spencer » du bonhomme, ou les enroulements de sa cravate de mousseline.