Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/185

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lieu et la fin s’équilibrent, conformément à certaines règles, ou de certaines lois, si l’on veut ; et Molière lui-même, avec son Misanthrope, ou Le Sage, avec son Turcaret, n’ont pu faire qu’il en fût autrement. C’est à notre curiosité qu’il faut que le théâtre s’adresse d’abord ; et, il peut bien avoir d’autres moyens de satisfaire cette curiosité, mais il n’en a pas d’autres de l’émouvoir, que de l’intéresser « à la chose qui va se passer ». Et je ne dis pas après cela, que Balzac lui-même n’ait pas essayé, dans ses romans, de s’adresser plus d’une fois à ce genre de curiosité, ni que peut-être il n’eût pas bien fait de s’y adresser plus souvent. Je constate seulement ce fait que son impuissance relative de dramaturge semble en quelque manière liée à l’une de ses qualités essentielles comme romancier : les Ressources de Quinola sont la rançon d’Eugénie Grandet, et de César Birotteau.

Et voici enfin, de toutes les conséquences qui découlent de cette « soumission de l’auteur au sujet » la plus importante peut-être : c’est qu’aucun « sujet » n’ayant en soi de valeur absolue, l’intérêt que nous y prenons dépend