Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/210

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n’est pas d’une autre nature que celui que nous inspirent les opinions de George Sand ou de Victor Hugo.

On nous excusera d’insister sur ce point. Mais ce serait gravement altérer la physionomie vraie de Balzac que de se le représenter sous le bonnet, si j’ose ainsi dire, d’un docteur ès sciences sociales. La compétence et l’autorité ne s’improvisent pas plus en matière politique ou religieuse qu’en matière scientifique ; et, pas plus que les romanciers ou les dramaturges ses contemporains, Balzac, avant de toucher aux choses de la politique et de la religion, n’a pris la peine ou ne s’est donné le loisir de les étudier. C’est pourquoi, lorsqu’il affirme, par exemple, que « le christianisme, et surtout le catholicisme, étant un système complet de répression des tendances dépravées de l’homme, est le plus grand élément d’ordre social », nous entendons bien ce qu’il veut dire, — et il se peut qu’il ait raison, comme il se peut qu’il ait tort, — mais on serait étonné si nous discutions sérieusement son affirmation ! Il ne faut pas non plus nous le dissimuler : une apologie du christianisme