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Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/285

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gérée peut-être, quelques années plus tard, dans l’Histoire de la Littérature anglaise, devait-elle faire quelque peu scandale, même, — ou surtout, — parmi les philosophes. Mais, en attendant, elles opposaient vigoureusement la conception balzacienne du roman à toutes les autres ; elles faisaient de l’auteur de la Comédie humaine parmi les romantiques, un « observateur » parmi des visionnaires ; et, selon le vœu de son ambition la plus chère, elles transportaient à son œuvre de « poète », les mots dont il eût usé pour louer celle d’un Geoffroy-Saint-Hilaire ou celle d’un Cuvier.

Car le critique montrait encore que, si la « triste méthode anatomique » du romancier ne laisse pas d’avoir quelques inconvénients, elle n’a pas du moins paralysé ses « facultés d’invention » ; et si quelqu’un a mérité le nom de « créateur », c’est cet « observateur ». Pour le prouver, Taine analysait quelques-uns des « grands personnages » de Balzac, de ceux qu’il ne craignait pas de comparer aux « monomanes » ou aux « monstres » de Shakespeare : Philippe Bridau, de la Rabouilleuse ; le bonhomme Grandet, d’Eugénie Grandet ; le baron