toujours une partie de l’éducation publique. Il en fera
surtout partie dans une société démocratique, où il
n’est pas seulement bon, mais nécessaire que l’urgente
préoccupation des intérêts matériels soit,
comme à tout instant, contrepesée par quelque
ambition plus noble ; et dont le principe actif est de
favoriser ou de provoquer à tous les degrés de la
hiérarchie sociale, l’effort du mérite personnel. De
dire là-dessus qu’il n’importe pas qu’on propose un
Baudelaire ou un Restif en exemple à la jeunesse,
c’est comme si l’on disait qu’il n’importe pas que l’on
apprenne à lire dans les Liaisons dangereuses ou dans
les Amours du chevalier de Faublas. Mais, comme font
quelques-uns, de s’éclater de rire au seul nom de
l’amour de la gloire, c’est se moquer du monde,
puisque nous voyons que l’on a toujours grand
soin de signer en toutes lettres les railleries que
l’on fait de l’ambition des autres ; c’est méconnaître,
entre tous les mobiles qui depuis quatre ou
cinq cents ans ont dégagé « l’homme moderne » de
l’homme du moyen âge, le plus puissant peut-être ;
et enfin, dans le temps surtout où nous sommes, c’est
essayer, pour autant qu’on le peut, de limiter l’activité
de l’esprit à ses emplois les plus bas. En vérité,
je ne vois pas les avantages qu’on en attend, si
d’ailleurs je conçois le plaisir inintelligent qu’on y
trouve !
Élevons donc des statues sur nos places publiques, mais choisissons ceux à qui nous les élevons. Puis-