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Page:Brunetière - Nouveaux essais sur la littérature contemporaine, 1897.djvu/331

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II DISCOURS PRONONCE A LYON POUR L INAUGURATION DE LA STATUE DE CLAUDE BERNARD LE 28 OCTOBRE 1894 Messieurs, Soucieuse, ou jalouse, avant tout, de rendre à Claude Bernard un hommage qui fût également digne de lui et d’elle, ce n’est pas d’abord à moi que l’Académie française en avait voulu confier le périlleux honneur, et je pense qu’elle ne me reprochera pas de trahir le secret de ses délibérations si je vous apprends que c’était à mon savant et illustre confrère, M. Joseph Bertrand. Personne assuré- ment n’eût mieux loué Claude Bernard que l’auteur de tant de beaux Éloges, eux-mêmes devenus classiques, et croyez bien, messieurs, qu’en osant prendre ici la parole à sa place, nul ne sait mieux que moi ce que vous y per- drez. Mais, par un scrupule de délicatesse, — où se mêlait sans doute un excès de courtoisie pour un tout nouveau confrère, — M. Bertrand a paru craindre que vous ne vis- siez surtout en lui le secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences. Il a donc souhaité qu’avant les discours que vous allez entendre, — et où il savait bien que les maîtres de la physiologie contemporaine estimeraient à leur prix les travaux scientifiques de Claude Bernard, — une voix moins autorisée, mais non pas moins sincère, essayât de