Page:Buache - Exposé d’un plan hydrographique de la ville de Paris.djvu/4

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ſéparez de la rivière par un terrein plus élevé & qui eſt demeuré à ſec, étant réellement plus bas que la hauteur à laquelle les eaux étoient montées alors, ont été inondez par le moyen des égoûts qui donnoient paſſage aux eaux de la rivière. Un autre effet de l’inondation a été de retenir ou d’élever cette nappe d’eau ſoûterraine dont j’ai parlé d’abord, & d’en faire refluer les eaux dans des endroits éloignez de la rivière & entourez par des bancs de roche ou de glaiſe qui s’oppoſant à leur écoulement, les ont retenues, ce qui a obligé à un grand travail pour vuider les caves qu’elles avoient remplies.

Comme cette dernière eſpèce d’inondation n’étoit cauſée que par l’augmentation du volume de la nappe des eaux ſoûterraines, augmentation qui ne s’eſt faite qu’au bout d’un certain temps, on comprend comment elle n’eſt arrivée que ſur la fin de l’inondation cauſée par les eaux viſibles de la rivière, & même lorſque ces eaux commençoient à baiſſer.

Ces obſervations ne ſont pas de ſimple curioſité, il faudroit y avoir égard dans la conſtruction des maiſons compriſes dans cet eſpace, ſoit pour régler la ſolidité des fondations, ſoit pour l’exhauſſement du ſol du rez-de-chauſſée. Si, par exemple, on avoit fait attention à la hauteur à laquelle les eaux s’élevèrent en 1711, la cour & les offices du palais Bourbon n’auroient pas été inondez en 1741.

Le cinquième objet de ce Plan hydrographique eſt de marquer les diverſes fontaines deſtinées à donner de l’eau pour l’uſage des citoyens, avec leurs conduites & leurs regards, en diſtinguant celles de ces fontaines qui portent les eaux de la rivière, de celles qui portent les eaux des ſources d’Arcueil & de Belleville.

Enfin, le ſixième objet a été de marquer exactement tout ce qui concerne le cours & la navigation de la rivière de Seine, depuis la rivière des Gobelins juſqu’à l’embouchure du nouvel égoût. Relativement à ce ſixième objet, j’ai marqué la différence des plus baſſes eaux connues exactement avec les plus hautes, qui ſont celles, de l’hiver de 1740 à 1741.