CHAPITRE VI.
De tous les fléaux qui désolent la malheureuse humanité, aucun ne lui a causé plus de maux que la guerre. On peut assigner deux causes principales à ce fléau. Dans l’antiquité, les guerres ont presque toutes eu pour prétexte ou pour cause, les acquisitions ou les pertes de territoire : dans nos temps modernes, elles ont, en grande partie, été occasionnées par le système absurde qu’on est convenu d’appeler la balance du commerce. Ce n’est plus pour conquérir des nations, pour en affranchir d’autres, qu’on se fait la guerre depuis trois cents ans.
Le nombre de ces guerres nationales, exterminatrices, est petit, en comparaison de celles qui ont été entreprises par les gouvernemens pour s’assurer des privilèges exclusifs de commerce.