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MÉGATHÉRIUM.

térieurs un mouvement de rotation analogue à celui des bras dans l’espèce humaine.

Il y a dans les diverses circonstances qui précèdent trois faits remarquablement en harmonie avec la forme et les habitudes du mégathérium : d’abord le mouvement rotatoire du bras, qui favorisait son emploi comme instrument constamment employé à fouiller le sol pour en arracher la nourriture ; en second lieu, le peu de facultés de locomotion qui ; possédait l’animal, ce qui s’explique par le peu de déplacement qu’exige la recherche d’alimens aussi inertes que le sont les racines ; enfin la compensation de cette faiblesse comparative des supports antérieurs du corps par la grandeur colossale et disproportionnée des hanches et des extrémités postérieures. Dans l’éléphant, le poids énorme de la tête et des défenses exige que le cou soit court, et les membres antérieurs développés outre mesure en volume et en force ; aussi dans cet animal est-ce l’avant du corps qui prédomine pour la masse et pour la puissance ; dans le mégathérium au contraire toutes les proportions son inverses ; la tête est proportionnellement petite, le cou long, et la partie antérieure du corps peu chargée en comparaison des régions postérieures. Les os de l’épaule sont disposés pour donner de la force et de la mobilité aux membres antérieurs ; mais cette mobilité n’a aucun rapport avec la progression de l’animal, et cette force n’a pas exclusivement pour but de supporter le poids du corps. L’humérus (k) s’articule avec l’épaule par une tête arrondie qui lui permet de se mouvoir librement dans des sens divers. Ses parties supérieures et moyennes sont faibles ; mais sa partie inférieure acquiert une largeur extraordinaire par la saillie énorme des crêtes qui naissent des condyles pour l’insertion des muscles moteurs des pieds et des doigts antérieurs[1].

  1. On trouve des saillies pareilles à la partie inférieure de l’humérus