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COPROLITES.

dans le musée d’Oxford, et que nous avons représenté dans notre planche 14, contient une masse considérable d’écailles dont la plus grande partie provient du Pholidophorus lumbatus[1], mêlées à des coprolites, dans toute la région qu’enferment les côtes. Cette masse se trouve en rapport avec un très grand nombre de côtes ; et bien que jusqu’à un certain point l’on puisse supposer qu’elle s’est étendue par l’effet de la pression, cette circonstance suffit à prouver que l’estomac occupait par son volume une grande partie du tronc.

Certaines espèces voraces parmi les reptiles vivans nous fournissent des exemples d’estomacs d’une étendue tout aussi considérable : on cite des cadavres humains trouvés tout entiers dans l’estomac de certains grands crocodiles, et la forme des dents des ichthyosaures nous apprend que, de même que les crocodiles, ces animaux ont dû engloutir leur proie sans la diviser. Quand donc nous rencontrons dans des coprolites de grands ichthyosaures des ossemens de jeunes individus du même genre qui, à en juger par les dimensions des os eux-mêmes, ont du avoir plusieurs pieds de longueur[2], nous en

  1. Comme dans le cas figure, pl. 15, fig. 18. Voyez aussi les Transactions géologiques, 2e série, pl. 20, fig. 2, 3, 4, 5.
  2. D’après M. le professeur Agassiz, les écailles du Pholidophorus limbatus, espèce des plus fréquentes parmi les fossiles du lias, abonderaient plus que celles d’aucun autre poisson dans les coprolites de la formation de Lyme-Regis, ce qui prouve que cette espèce formait la base principale de la nourriture des Ichthyosaures. Dans les coprolites de la formation carbonifère des environs d’Édimbourg, il a aussi reconnu les écailles du Palæoniscus et d’autres poissons que l’on trouve souvent entiers dans les couches qui accompagnent la houille de ce district. Dans des Coprolites provenus de poissons voraces de la craie, on rencontre les écailles de Beryx armatus, poisson découvert par M. Mantell dans cette formation.

    Un coprolite du lias, que nous avons fait figurer dans la planche 15, fig. 5, et qui se fait remarquer par ses circonvolutions en spirale et les impressions vasculaires de sa surface, peut être signalé comme un