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IGUANODON.

D’après ce que nous avons déjà établi dans l’article précédent, les grandes cavités médullaires du fémur et la forme des os des pieds démontrent que l’iguanodon comme le mégalosaure était organisé pour une locomotion terrestre.

Une analogie de plus existe entre le reptile fossile et ses congénères actuels ; c’est l’existence d’une corne osseuse surmontant le museau[1]. Deux faits d’organisation aussi remarquables que cette corne nasale d’une part, et de l’autre le mode de dentition dont aucun exemple ne se rencontre ailleurs que chez les iguanes, fournissent dans leur présence simultanée une preuve nouvelle de l’universalité de ces lois de co-existence des parties dont l’empire n’est pas moins absolu sur les genres et les espèces qui font partie de l’univers fossile que sur les existences qui composent le règne animal du monde actuel.


Dents.


Comme les dents sont les organes les plus caractéristiques et les plus importans de l’animal tout entier, j’essaierai de faire voir qu’elles ont été l’objet d’un arrangement providentiel, soit dans leur structure, soit dans la manière dont elles se renouvellent, soit enfin dans le mode tout spécial suivant lequel elles s’adaptent à un régime essentiellement végétal. Ces dents

    à en conclure que l’iguanodon ait atteint la taille énorme de cent pieds, quoique selon toute probabilité il ait été fort près de soixante-dix.

    Avec un corps d’un volume aussi énorme, cet animal était impropre à monter aux arbres ; il n’avait pas l’occasion de se servir de sa queue pour grimper comme le fait l’iguane ; aussi les dimensions des vertèbres caudales, dans le sens de la longueur, sont-elles beaucoup moindres : d’où il résulte que la queue elle-même devait être proportionnellement beaucoup plus courte.

  1. Pl. 24, fig. 14.