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POISSONS SAUROÏDES.


Les dents des poissons sauroïdes sont sillonnées vers leur base de stries longitudinales et creusées à leur intérieur d’une cavité conique. Les os palatins sont également pourvus d’un appareil dentaire très considérable[1].

Les figures 11, 12, 13 et 14 de la pl. 27 représentent les dents des poissons sauroïdes les plus grands que l’on ait découverts jusqu’ici ; elles égalent par leurs dimensions les dents des plus grands crocodiles : on les rencontre dans la région inférieure du terrain carbonifère des environs d’Édimbourg, et M. Agassiz les rapporte au nouveau genre mégalichthys. On voit pl. 27, fig 9 et pl. 27a fig. 4, des fragmens de mâchoires qui contiennent plusieurs dents plus petites, mais de la même sorte. Toutes ces dents sont de forme extérieure à peu près conique, avec une cavité intérieure en cone creux comme on en voit chez beaucoup de sauriens, et la base en est cannelée comme celle des dents de l’ichthyosaure. Le volume prodigieux de ces organes démontre le volume énorme qu’atteignaient les poissons de cette famille, à cette époque reculée où se formaient les terrains carbonifères[2]. La structure en est entière-

  1. Voyez pl. 27a, fig. 2, 5 et 4. et pl. 27a, fig. 4.

    Ce vaste appareil dentaire, qui revêt tout l’intérieur de la bouche de plusieurs des poissons les plus carnivores, ne parait pas avoir servi à la mastication des alimens ; mais ses fonctions étaient bien plutôt de retenir fixement les poissons glissans qui formaient la proie de l’animal, et d’en assurer la déglutition. Tout homme qui a tenu entre les mains une truite ou une anguille vivante appréciera toute l’importance d’un appareil tel que celui que nous venons de mentionner.

  2. La découverte de ces dents si curieuses, en même temps que des données d’un haut prix sur la géologie des environs d’Édimbourg, ont été le résultat des recherchés actives et habilement dirigées qu’a faites le docteur Hibbert durant le printemps de 1834. Le calcaire où l’on trouve ces poissons fossiles gît vers le fond de la formation carbonifère, et il est rempli de coprolites provenant probablement de ces mêmes espèces qui vivaient de rapine. On y trouve aussi des fougères en abon-