Page:Buckland - La Géologie et la Minéralogie dans leurs rapports avec la théologie naturelle, 1838, tome 1.djvu/327

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
305
MODIFICATION DES SUPPORTS INTERNES.

Cette coquille de l’ammonites heter ophyllus est un exemple admirable de la manière dont la puissance mécanique de chacune des cloisons transversales varie dans un rapport exact avec la force ou la faiblesse des divers points de la coquille qui doivent être supportés[1].

    trace de ces dessins ne se montre sur la surface externe de la coquille (pl. 38, c.)

    Les figures de l’ammonites obtusus (pl. 35 et 36) font voir les relations qui existent entre la coquille extérieure d’une ammonite en général et les lames transversales internes de la coquille. On voit dans la planche 35 la forme extérieure de la coquille, où le corps de l’animal y occupait l’espace compris entre les lettres a et c, correspondant à celui qui sépare les lettres b et c dans la planche 36.

    On n’observe dans cette espèce qu’une seule série de côtes très fortes, qui passent obliquement en travers de la chambre la plus extérieure aussi bien que des chambres aériennes ; depuis le point c jusqu’au sommet de la coquille, ces côtes coupent les bords sinueux des cloisons et s’y appuient. Ces bords ne s’aperçoivent pas si la coquille externe n’est pas enlevée (pl. 35, e). On voit encore une petite portion de cette coquille conservée, en b de la même figure.

    Les lignes que l’on voit à partir du point d indiquent les sinuosités des diverses cloisons transverses, dans leurs points de jonction avec la coquille externe ; ces sutures ne coïncident pas avec la direction des côtes, et il en résulte qu’elles contribuent plus efficacement à augmenter la force de la coquille, en fournissant une série de supports et d’arcs-boutans dirigés presqu’à angle droit contre sa surface interne.

  1. C’est ainsi que, sur le dos, ou carène de la coquille, de V en B, pl. 39, là où elle est étroite et où la voûte qu’elle forme est la plus puissante, les intervalles qui séparent les cloisons sont plus grands que partout ailleurs, et leurs sinuosités sont plus distantes entre elles ; mais aussitôt que les parois aplaties de la même coquille, planche 38, viennent à prendre une forme qui offre moins de résistance à la pression du dehors, les sinuosités des cloisons internes se multiplient, de la même manière que dans une voûte gothique aplatie les côtes sont plus nombreuses, et se distribuent d’une manière plus compliquée que dans les voûtes en ogive, plus résistantes et plus simples de formes.

    On voit se multiplier et s’étendre de la même manière les sinuosités suturales des cloisons internes dans plusieurs autres espèces d’ammonites, dont les faces latérales sont aplaties et exigent que leurs supports soient accrus d’une manière analogue, tandis que, dans les espèces qui