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SUPPLÉMENTAIRES.

Les débris humains qui se rencontrent dans ces cavernes sont dans un état de décomposition moins avancée que ceux des diverses espèces d’animaux éteints. On y trouve en même temps des couteaux de pierre et d’autres instrumens grossiers de pierre et d’os, qu’y ont probablement laissés des tribus sauvages qui habitaient de semblables creux de rochers. Quelques uns de ces ossemens humains peuvent provenir aussi d’individus qui y ont été ensevelis à des époques plus récentes ; ces retraites ont dû être choisies comme sépultures. M. Schmerling, dans ses Recherches sur les ossemens fossiles des cavernes de Liège, émet l’opinion que les débris humains sont contemporains des débris de quadrupèdes d’espèces éteintes avec lesquels on les trouve ; mais, après avoir examiné attentivement sa collection, nous sommes d’un avis entièrement opposé.

Page 447. Nous avons représenté le Dinotherium comme le plus grand des mammifères terrestres, et comme offrant dans la mâchoire inférieure, et dans les défenses dont elle est armée, une disposition extraordinaire en rapport avec les habitudes de quelque gigantesque quadrupède herbivore, habitant des eaux. On a trouvé dans l’automne de 1830 une tête entière de cet animal à Epplesheim, longue d’environ quatre pieds, et large de trois. Le professeur Kaup et le docteur Klipstein en ont récemment publié une description et des figures (pl. 2’, fig. 2) ; ils font voir que la forme et les dispositions remarquables de la partie postérieure du crâne prouvent qu’à cette partie étaient fixés des muscles d’une puissance extraordinaire, propres à imprimer à la tête les mouvemens nécessaires pour l’emploi des défenses à fouiller et à déchirer la terre. Ces auteurs font aussi observer que les conjectures que j’ai établies relativement aux habitudes aquatiques de cet animal sont confirmées par les rapports de forme qui existent entre l’occipital de la tête qu’ils décrivent et le même os de la tête des cétacés ; le dinotherium par cette partie de son organisation rattache les cétacés aux pachydermes. On a rencontré à Epplesheim plus de trente espèces fossiles de mammifères.

Page143. M. C. Darwin a déposé dans le Musée du Collège royal des chirurgiens, à Londres, une série fort intéressante d’os fossiles de mammifères éteints trouvés par lui dans l’Amérique du sud. D’après les communications que m’a faites M. Owen, il s’y trouve deux, peut-être même trois espèces distinctes d’édentés, d’une taille intermédiaire entre les mégathérium et la plus grande espèce vivante de tatous, le dasypus gigas ; toutes sont protégées de la même manière par une cuirasse de tubercules osseux et elles établissent un passage plus direct entre le mégathérium et les tatous actuels qu’entre ce même animal et les paresseux. Un fossile plus intéressant encore c’est le crâne d’un quadrupède se rapprochant de l’hippopotame par ses dimensions, mais