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Page:Budé - Notice biographique sur Guillaume Budé, 1857.djvu/32

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celui-ci se plaint de la fortune, qui ne lui donne point ce qu’elle lui a promis. Dans cette réponse, notre savant se montre philosophe ; les déceptions, les épreuves par lesquelles il a dû passer lui-même, lui ont appris ce que c’est que l’existence humaine ; aussi, pour sortir victorieux de cette lutte de tous les jours qu’on nomme la vie, engage-t-il fortement les hommes à l’étude de la philosophie ; il se console d’ailleurs de l’injustice de ce monde, en pensant à la justice divine et tonne contre notre amour pour les biens périssables d’ici-bas.

Le second opuscule de Budé est intitulé : Des principes à suivre dans l’étude des lettres anciennes[1] ; nous le plaçons en 1527. On y voit le reflet de cette hésitation qui fit balancer l’esprit français entre le rationalisme grec et le christianisme. Budé se déclare bientôt pour l’hellénisme, tout en voulant que l’on prenne un juste milieu entre l’éloquence antique et la vérité religieuse. Budé, dans ce petit ouvrage, s’abandonne à sa facilité naturelle, et fait tant de dissertations sur l’antiquité, qu’il omet presque de répondre à la question même posée par le titre de son livre ; mais il s’en aperçoit bientôt, et, pour réparer son oubli, il donne des

  1. De studio Litterarum recte et commode instituendo.