Les semences employées étaient généralement des graines de pin maritime, de genêt à balai, d’ajonc épineux et de gourbet, ces dernières s’employant à peu près uniquement à proximité de la mer. On y adjoignit souvent des glands de plusieurs sortes de chênes et des châtaignes (par exemple au Verdon en 1809). On essaya même par serais ou plantations un grand nombre d’arbres et d’arbustes résineux et feuillus (Rapport sur les différents mémoires de M. Brémontier. Soc. d’agriculture de la Seine, 1806). Mais on s’en tint en somme aux quatre espèces de semences énumérées ci-dessus en premier lieu, comme étant celles qui réussissent le mieux, qui sont les plus abondantes et les moins chères et qui se manient le plus facilement. (Voir pour les travaux des dunes : Mémoire sur les dunes de Gascogne, Laval, ing. en chef, Annales des Ponts et Ch., 1847, — Notice sur le pin maritime, Lorentz, adm. des Forêts, Annales forestières, 1842, — Les Landes et les dunes de Gascogne, Goursaud, insp. des forêts, Revue des Eaux et Forêts, 1879-80).
Pendant les douze premières années environ de la fixation des dunes, tous les travaux se faisaient en régie avec des ouvriers à la journée ou à la tâche. Vers 1814, on donna à l’entreprise la coupe et le transport sur les chantiers des broussailles nécessaires à la couverture, en continuant d’exécuter en régie le serais et la pose de la couverture. C’est en 1817, pour les dîmes du Médoc, qu’on commença à effectuer la totalité du travail par voie d’adjudication publique. Depuis, on ne s’est pas départi de ce mode d’exécution, assurément le plus économique et le plus régulier pour des travaux d’une pareille importance.
À ce propos, nous ne pouvons passer sous silence le mémoire qu’un M. Taffard-Larnade, de la Teste, adressa, le 5 décembre 1816, au Ministre de l’Intérieur sur les moyens économiques de l’ensemencement des sables. L’auteur s’y attribue le mérite : d’avoir donné l’idée de la couverture de broussailles pour protéger les graines et de sa substitution aux clayonnages employés au début, — d’avoir donné aussi l’idée de supprimer, pour la pose de cette couverture, les lattes et crochets au moyen desquels on la maintenait d’abord, ce qui diminue les frais de moitié, — d’avoir fait donner à l’entreprise la coupe et le transport des branchages, qui s’effectuaient primitivement en régie, etc. Il critique les proportions des graines employées dans les travaux, préconisant le chêne, dont il veut voir augmenter la quantité semée. Il signale des détournements frauduleux de fonds, le peu de surveillance de la Commission des Dunes. Il propose de supprimer des emplois et de diminuer des traitements.
Les prétentions et les accusations de M. Taffard, qualifié d’« esprit turbulent » par l’administration, furent réfutées et la Commission des Dunes rejeta ses propositions.
Les ateliers de fixation ne manquaient pas de pittoresque et offraient un spectacle qu’il est intéressant de se représenter. Sur le ciel pur