répandus dans le bois ; ils sont très nombreux dans le sens longitudinal, rares dans le sens radial suivant les rayons médullaires.
Le bois du pin maritime est, comme qualité, inférieur à celui du sapin, de l’épicéa et du pin sylvestre. Les charpentiers et menuisiers lui préfèrent le pin du Nord pour les solivages et les planchers, sauf quand ceux-ci doivent reposer sur le sol, le pin maritime ayant alors plus de durée. On distingue aussi entre le pin venu sur les sables des dunes et celui venu sur les graves du Médoc, le premier, paraît-il, se pique facilement, tandis que le second est beaucoup plus durable. Néanmoins le pin maritime des dunes est assez employé comme bois d’œuvre. Lorsqu’il est bien veiné et qu’on le vernit simplement en lui laissant sa couleur naturelle, il fait de fort jolie menuiserie.
Dans le pays, on affirme que, pour avoir de la durée et échapper à la vermoulure, le pin doit être coupé hors le temps des deux sèves de printemps et d’août et en lune jeune ou tendre ; on prétend même qu’il faut éviter de l’abattre lorsque souffle le vent d’ouest. Le bois gemmé est plus durable que le non gemmé, comme nous l’expliquerons tout à l’heure. Les bois en grume abandonnés sur le parterre des coupes mettent environ 8 ans à pourrir ; ils durent davantage lors. . qu’ils proviennent d’arbres crus près de la mer, où la lenteur de leur végétation et l’abondance de la résine leur a donné un tissu moins grossier et un grain plus résistant.
Le pin maritime fournit un combustible agréable qui brûle avec une flamme claire en dégageant une vive chaleur, mais qui n’est pas soutenue. Son écorce seule (non son bois) éclate en brûlant. Il donne un charbon léger.
Gemmage. — Les canaux résinifères sont des sortes de tubes ou manchons formés de cellules qui déversent dans la cavité qu’elles enveloppent l’oléorésine qu’elles sécrètent. Ces cellules sont bien plus petites que celles du parenchyme ambiant ; leur membrane est mince » colorée en jaune ou en brun par la résine ; elles renferment du proto-plasma et un noyau, et se propagent par division. Quand la sécrétion est très abondante, la résine remplit tous les vaisseaux du bois et se répand dans les tissus environnants, auxquels elle donne une couleur foncée avec la dureté et la transparence de la corne. C’est ce qu’on appelle le bois gras (Ed. Blanc).
Cette formation de bois gras, très fréquente chez les pins d’Alep, laricio et sylvestre, l’est moins chez le pin maritime. Elle s’y rencontre surtout dans les nœuds ou tronçons de branche encastrés dans le bons formé après la chute de la branche.
C’est sur la forme et la disposition des organes sécréteurs de la résine chez le pin maritime qu’est fondé le mode de gemmage de cette essence. Les canaux longitudinaux étant les plus nombreux et, parmi eux, ceux récemment formés, c’est-à-dire appartenant aux couches les plus externes du bois, renfermant l’oléorésine la plus fluide et la