Des restes nombreux de fours à résine (communal de Vendays, côte de St-Nicolas, côte de Montalivet) prouvent qu’on distillait le gemme de toute antiquité. Baurein dit de la paroisse de Vendays : « on y voit encore à présent des restes d’un ancien four à résine ou à goudron ; et ce qui annonce qu’il étoit destiné à cet usage, c’est qu’on voit dans ce même endroit les troncs d’anciens pins qui sont de la hauteur de 3 à 4 pieds et qui sont baignés par la mer. Ce four étoit incontestablement pratiqué au milieu d’une forêt de pins que la mer a submergée. » Le cerf, le chevreuil (cabirou), le sanglier, le renard, le loup, le blaireau, le lièvre, le lapin (conil), y étaient gibier abondant.
En ce temps-là ni l’océan ni les dunes encore récentes n’avaient fait de grands ravages.
La forêt de Lesparre appartenait au seigneur de ce nom. Elle se divisait en plusieurs cantons (forestæ dans les titres du temps) qui étaient administrés et affermés pour la chasse, chacun par un Prévôt généralement noble. Ce dernier payait à son suzerain des redevances déterminées.
Baurein rapporte dans son ouvrage quelques documents qui renferment d’intéressants détails sur le sujet qui nous occupe :
C’est d’abord un acte passé le 17 mai 1286 entre le noble baron Ayquem Guilhem, damoiseau, seigneur de Lesparre et le seigneur en Marestanh Arrobert, chevalier, et où il est dit que ce dernier tient du premier à foi et hommage le fief de Cartignac et tout le droit de prévôté sur cette partie de la forêt de Lesparre circonscrite par une ligne qui, commençant au port de Pélos, va de là vers Naujac puis, traversant Maganhan jusqu’au grand chemin de Carcans, suit ce che- min jusqu’au lieu appelé Onhac, d’où prenant à travers bois une di- rection droite elle arrive au lieu dit Lentz Deforcadengues, De là elle rebrousse sur Pélos. Arrobert doit faire garder cette partie de forêt ; il a droit, ainsi que ses gardes, d’y tuer le gibier nécessaire à sa nourriture. Les délinquants sont conduits par devant le seigneur de Lesparre. L’amende ordinaire est de 65 sols dont 60 sols reviennent au sire de Lesparre et 5 sols au Prévôt avec l’objet volé.
On conduit de tout le Médoc du gros bétail qu’on fait pacager dans la forêt moyennant une redevance par tête de bétail. Si les gardeurs ou les chiens prennent un sanglier, un cerf ou une autre bête fauve, ils ont droit à la moitié de la prise. Sur l’autre moitié qui revient au Prévôt, le seigneur de Lesparre a l’épaule droite avec 7 côtes dont le poil ne doit pas être brûlé, si c’est un sanglier — la hanche droite avec les bois, si c’est un cerf — enfin, la cuisse droite et la queue pour toute autre bête fauve.
Le seigneur et son prévôt ne doivent chasser le lapin que tous les deux ans depuis la St-Martin jusqu’aux Cendres.
Dans un acte conclu le 3 janvier 1332 entre les sires de Lesparre et d’Audenge, il est consigné qu’on était dans un droit immémorial de