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de pourrir pour former de nouvelles couches de terre végétale, ou bien ils sont entraînés par les eaux courantes dans les mers voisines, pour aller former au loin de nouvelles couches de charbon fossile.

» Les détriments des substances végétales sont donc le premier fonds des mines de charbon ; ce sont des trésors que la nature semble avoir accumulés d’avance pour les besoins à venir des grandes populations : plus les hommes se multiplieront, plus les forêts diminueront : le bois ne pouvant plus suffire à leur consommation, ils auront recours à ces immenses dépôts de matières combustibles, dont l’usage leur deviendra d’autant plus nécessaire que le globe se refroidira davantage ; néanmoins ils ne les épuiseront jamais, car une seule de ces mines de charbon contient peut-être plus de matière combustible que toutes les forêts d’une vaste contrée. »

Parmi les débris des végétaux de la formation houillère, on trouve des insectes, des myriapodes, des arachnides, des mollusques d’eau douce ou terrestres, des amphibiens de grande taille et des reptiles de transition. Lorsque le houiller et le calcaire carbonifère existent simultanément dans un point déterminé du globe, c’est le calcaire carbonifère qui occupe la situation la plus inférieure. Il faut donc admettre, dans ce cas, que le fond de la mer dans lequel s’était déposé le calcaire carbonifère s’est lentement soulevé pour former un continent bas et marécageux sur lequel les végétaux qui existaient déjà pendant la période dévonienne, ont pris un grand et rapide accroissement. La réalité de ce soulèvement est encore indiquée, dans un grand nombre de localités, par l’existence d’une zone située entre le calcaire carbonifère et le houiller, zone ayant tous les caractères d’une formation de rivage, c’est-à-dire composée de grès et de conglomérats. Dans certains points, le soulèvement a été suivi d’une nouvelle période d’affaissement ; on trouve alors au-dessus du houiller, offrant tous les caractères d’une formation marécageuse, des grès et des conglomérats qui indiquent le passage à l’état de rivage, puis des calcaires à fossiles marins qui répondent à la phase d’affaissement pendant laquelle la mer recouvrit de nouveau le continent jadis abandonné par elle.

Nous avons dit que la faune du houiller indique une formation de marécages ; il est à peu près certain, en effet, que pendant la formation carbonifère, comme pendant les précédentes, les continents étaient relativement très bas, et n’offraient aucune saillie comparable à nos chaînes de montagnes. C’est à ce caractère qu’il faut attribuer l’uniformité relative de température indiquée par la similitude des formes animales et végétales sur tous les points du globe. Tous les végétaux et animaux du carbonifère offrent les caractères propres aux organismes adaptés à une haute température. Ainsi, non seulement la température était uniforme, mais encore elle était élevée.

Formation permienne. La formation permienne ou dyasique, par laquelle se termine la phase paléozoïque de l’histoire de la terre, ne diffère de la précédente que par la