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présenterait s’il consistait en un raccourcissement de l’axe polaire et en un allongement simultané du diamètre équatorial des atomes tourbillons au moment de la contraction, tandis qu’après celle-ci les diamètres polaires s’allongeraient de nouveau, en même temps que les diamètres équatoriaux se raccourciraient. Cette explication de la contraction musculaire, émise par M. Félix Marco, paraît d’autant plus admissible que les atomes tourbillons étant formés par l’agrégation d’atomes éthérés, on comprend facilement que ceux-ci puissent se mouvoir de façon à modifier la forme de la molécule pondérable représentée par l’atome tourbillon. Ces raccourcissements et allongements alternatifs du diamètre de l’atome tourbillon musculaire ne seraient que peu différents des mouvements vibratoires qui caractérisent la chaleur et la lumière.

On peut donc attribuer aux atomes tourbillons les divers mouvements suivants, à l’aide desquels seraient expliqués tous les phénomènes naturels : 1o un mouvement de rotation provoquant les phénomènes dits d’attraction et les phénomènes électriques ; 2o des mouvements de translation destinés à activer les mouvements de rotation et à les provoquer ; 3o les mouvements vibratoires qui produisent la lumière et la chaleur ; 4o un mouvement de déplacement des axes déterminant le magnétisme ; 5o un mouvement de raccourcissement et d’allongement alternatifs des axes déterminant les contractions musculaires ; mouvements capables de se transformer les uns en les autres, mais ne s’éteignant jamais, aussi impossibles à concevoir en dehors de la matière qu’il est impossible de concevoir la matière sans eux ; mouvements éternels comme la matière, déterminant ses transformations incessantes, et donnant à ce corps unique, illimité dans son étendue, éternel dans sa durée, l’éther, les formes variables à l’infini des corps pondérables qui tombent sous nos sens.

Si l’on admet la théorie de l’éther et celle des atomes tourbillons que nous venons d’exposer, il est facile d’expliquer la différence de caractères des différents corps chimiques qui entrent dans la composition de l’univers par les différences qui peuvent exister dans le volume, la forme, la vitesse et la direction des mouvements des molécules pondérables ou atomes tourbillons, de même que les combinaisons et les décompositions chimiques trouvent une explication facile dans les mouvements de rotation ou de translation qui dissocient ou rapprochent les atomes tourbillons de différentes sortes.

Formation de la matière pondérable par l’éther.
Évolution de la matière.
Il ne sera pas inutile de jeter un coup d’œil sur les procédés à l’aide desquels l’éther a pu former les éléments chimiques si nombreux qui entrent dans la composition des corps pondérables.

En admettant que l’évolution de la matière ait été ascendante, il est permis de supposer que l’univers a d’abord été constitué uniquement par de l’éther, dont les atomes se sont agrégés en certains points pour former des molécules pondérables. Celles-ci, en s’unissant, ont formé les corps que les