sorte de cémentation, que le zinc contenu dans la calamine est réduit en vapeurs par le feu, et qu’il est par conséquent dans sa plus grande pureté lorsqu’il entre dans le cuivre : on peut en donner la preuve en faisant fondre à feu ouvert le laiton, car alors tout le zinc s’exhale successivement en vapeurs ou en flammes, et emporte même avec lui une petite quantité de cuivre.
Si l’on fond le cuivre en le mêlant avec l’arsenic, on en fait une espèce de métal blanc qui diffère du cuivre jaune ou laiton, autant par la qualité que par la couleur, car il est aussi aigre que l’autre est ductile ; et, si l’on mêle à différentes doses le cuivre, le zinc et l’arsenic, l’on obtient des alliages de toutes les teintes du jaune au blanc, et de tous les degrés de ductilité du liant au cassant.
Le cuivre en fusion forme, avec le soufre, une espèce de matte noirâtre, aigre et cassante, assez semblable à celle qu’on obtient par la première fonte des mines pyriteuses de ce métal : en le pulvérisant et le détrempant avec un peu d’eau, on obtient de même par son mélange avec le soufre aussi pulvérisé une masse solide assez semblable à la matte fondue.
Un fil de cuivre d’un dixième de pouce de diamètre peut soutenir un poids d’environ trois cents livres avant de se rompre ; et, comme sa densité n’est tout au plus que de six cent vingt et une livres et demie par pied cube, on voit que sa ténacité est proportionnellement beaucoup plus grande que sa densité. La couleur du cuivre pur est d’un rouge orangé, et cette couleur, quoique fausse, est plus éclatante que le beau jaune de l’or pur. Il a plus d’odeur qu’aucun autre métal : on ne peut le sentir sans que l’odorat en soit désagréablement affecté, on ne peut le toucher sans s’infecter les doigts, et cette mauvaise odeur qu’il répand et communique en le maniant et le frottant est plus permanente et plus difficile à corriger que la plupart des autres odeurs. Sa saveur, plus que répugnante au goût, annonce ses qualités funestes : c’est, dans le règne minéral, le poison de nature le plus dangereux après l’arsenic.
Le cuivre est beaucoup plus dur, et par conséquent beaucoup plus élastique et plus sonore que l’or, duquel néanmoins il approche plus que les autres métaux imparfaits par sa couleur et même par sa ductilité, car il est presque aussi ductile que l’argent : on le bat en feuilles aussi minces et on le tire en filets très déliés.
Après le fer, le cuivre est le métal le plus difficile à fondre : exposé au grand feu, il devient d’abord chatoyant et rougit longtemps avant d’entrer en fusion ; il faut une chaleur violente et le faire rougir à blanc pour qu’il se liquéfie, et lorsqu’il est bien fondu il bout et diminue de poids s’il est exposé à l’air ; car sa surface se brûle et ce calcine dès qu’elle n’est pas recouverte et qu’on néglige de faire à ce métal un bain de matières vitreuses, et même avec cette précaution il diminue de masse et souffre du déchet à chaque fois qu’on le fait rougir au feu : la fumée qu’il répand est en partie métallique et rend verdâtre ou bleue la flamme des charbons, et toutes les matières qui contiennent du cuivre donnent à la flamme ces mêmes couleurs vertes ou bleues ; néanmoins sa substance est assez fixe, car il résiste plus longtemps que le fer, le plomb et l’étain à la violence du feu avant de se calciner. Lorsqu’il est exposé à l’air libre et qu’il n’est pas recouvert, il se forme d’abord à sa surface de petites écailles qui surnagent la masse en fusion : ce cuivre, à demi brûlé, a déjà perdu sa ductilité et son brillant métallique, et se calcinant ensuite de plus en plus, il se change en une chaux noirâtre, qui, comme les chauds du plomb et des autres métaux, augmente très considérablement en volume et en poids par la quantité de l’air qui se fixe en se réunissant à leur substance. Cette chaux est bien plus difficile à fondre que le cuivre en métal, et, lorsqu’elle subit l’action d’un feu violent, elle se vitrifie et produit un émail d’un brun chatoyant qui donne au verre blanc une très belle couleur verte ; mais, si l’on veut fondre cette chaux de cuivre seule en la poussant à un feu encore plus violent, elle se brûle en partie, et laisse un résidu qui n’est qu’une espèce