encore plus commun que celui de ces masses mélangées, et c’est aussi ce que nous devons considérer plus particulièrement. Avec du charbon de terre en gros morceaux et de bonne qualité, le feu dure trois ou quatre fois plus longtemps qu’avec du charbon de bois : si vingt livres de bois[1] durent trois heures, vingt livres de charbon en dureront douze. En Languedoc, dit M. Venel[2], les feux de bûches et de rondins de bois sec, dans les foyers ordinaires, coûtent plus du double que les pareils feux de houille faits sur les grilles ordinaires. Cet habile chimiste recommande de ne pas négliger les braises qui se détachent du charbon de terre en brûlant, car, en les remettant au feu, leur durée et leur effet correspondent au moins au quart du feu de houille neuve, et, de plus, ces braises ont l’avantage de ne point donner de fumée : les cendres même du charbon de terre peuvent être utilement employées. M. Kurela, cité par M. Morand, dit qu’en pétrissant ces cendres seules avec de l’eau, on en peut faire des gâteaux qui brûlent aussi bien que les pelotes ou briquettes neuves, et qui donnent une chaleur d’une aussi longue durée.
On prendrait, au premier coup d’œil, la braise du charbon de terre pour de la braise de charbon de bois brûlé, mais il faut pour cela qu’il ait subi une combustion presque entière : car, s’il n’éprouve qu’une demi-combustion pour la préparation qui le réduit en coak, il ressemble alors au charbon de bois qui n’a brûlé de même qu’a demi. « Cette opération, dit très bien M. Jars, est à peu près la même que celle pour convertir le bois en charbon[3]. »
M. Jars donne, dans un autre Mémoire, la manière dont on fait les cinders à Newcastle[4], dans des fourneaux construits pour cette opération, et dont il donne aussi la
- ↑ M. de la Ville, de l’Académie de Lyon, cité par M. Morand, p. 1259.
- ↑ Comparaison du feu de houille et du feu de bois, etc., partie Ire, p. 186.
- ↑ Elle consiste à former en rond sur le terrain une couche de charbon cru, de douze à quinze pieds de diamètre, autour duquel il y a toujours un mélange de poussière de charbon et de cendres, des opérations qui ont précédé.
Cette couche circulaire est arrangée de façon qu’elle n’a pas plus de sept à huit pouces d’épaisseur à ses extrémités, et un pied et demi au plus d’épaisseur dans son milieu ou centre : c’est là qu’on place quelques charbons allumés, qui, en peu de temps, portent le feu dans toute la charbonnière. Un ouvrier veille à cet embrasement, et avec une pelle de fer prend de la poussière qui est autour, et jette dans les parties où le feu est trop ardent la quantité suffisante pour empêcher que le charbon se consume, et point assez pour éteindre la flamme qui s’étend sur toute la surface… Le charbon réduit en coak est beaucoup plus léger qu’il n’était avant d’être grillé, il est aussi moins noir ; cependant il l’est plus que les coaks appelés cinders ; il ne se colle point en brûlant. Voyages métallurgiques, par M. Jars, troisième Mémoire, p. 273.
Pour former des coaks, on fait une place ronde d’environ dix à douze pieds de diamètre, que l’on remplit avec de gros charbon, rangé de façon que l’air puisse circuler dans le tas, dont la forme est celle d’un cône d’environ cinq pieds de hauteur, depuis le sommet jusqu’à sa base. Le charbon ainsi rangé, on en place quelques-uns allumés dans la partie supérieure ; après quoi, on couvre le tout avec de la paille, sur laquelle on met de la poussière de charbon qui se trouve tout autour, de façon qu’il y en ait au moins un bon pouce d’épaisseur sur toute la surface.
On a toujours plusieurs de ces fourneaux allumés à la fois ; deux ouvriers dirigent toute l’opération, l’un pendant le jour, l’autre pendant la nuit ; ils doivent avoir attention d’examiner de quel côté vient le vent, et de boucher les ouvertures lorsqu’il s’en forme de nuisibles à l’opération, ce qui contribuerait à la destruction des coaks. Idem, p. 236, douzième Mémoire.
- ↑ Quand on a mis dans le four à griller le quantité de charbon nécessaire, on y met le feu avec un peu de bois ou avec du charbon déjà allumé… Mais, pour l’ordinaire, on introduit le charbon lorsque le fourneau est encore chaud et presque rouge ; ainsi il s’allume de lui-même.
On ferme ensuite la porte, et l’on met de la terre dans les jointures, seulement pour