Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome IV, Partie 2.djvu/140

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XXXV

L’autre testicule n’avait aucun corps glanduleux qui fût proéminent au dehors, et qui eût percé la membrane commune qui recouvre le testicule ; il y avait seulement deux petits corps glanduleux qui commençaient à naître et à former chacun une petite protubérance au-dessous de cette membrane ; je les ouvris tous les deux avec la pointe du scalpel, il n’en sortit aucune liqueur, c’étaient des corps durs, blanchâtres, un peu teints de jaune : on y voyait à la loupe quelques petits vaisseaux sanguins. Ces deux testicules avaient chacun quatre ou cinq vésicules lymphatiques, qu’il était très aisé de distinguer à leur surface ; il paraissait que la membrane qui recouvre le testicule était plus mince dans l’endroit où étaient ces vésicules, et elle était comme transparente : cela me fit juger que ces vésicules contenaient une bonne quantité de liqueur claire et limpide ; et en effet, en ayant percé une dans son milieu avec la pointe d’une lancette, la liqueur jaillit à quelques pouces de distance, et ayant percé de même les autres vésicules, je ramassai une assez grande quantité de cette liqueur pour pouvoir l’observer aisément et à loisir, mais je n’y découvris rien du tout ; cette liqueur est une lymphe pure, très transparente, et dans laquelle je ne vis que quelques globules très petits, et sans aucune sorte de mouvement : après quelques heures j’examinai de nouveau cette liqueur des vésicules ; elle me parut être la même, il n’y avait rien de différent, si ce n’est un peu moins de transparence dans quelques parties de la liqueur ; je continuai à l’examiner pendant deux jours, jusqu’à ce qu’elle fût desséchée, et je n’y reconnus aucune altération, aucun changement, aucun mouvement.

XXXVI

Huit jours après on m’apporta deux autres portières de vaches qui venaient d’être tuées et qu’on avait enveloppées et transportées de la même façon que la première ; on m’assura que l’une était d’une jeune vache qui n’avait pas encore porté, et que l’autre était d’une vache qui avait fait plusieurs veaux, et qui cependant n’était pas vieille. Je fis d’abord chercher les testicules de cette vache qui avait porté, et je trouvai sur l’un de ces testicules un corps glanduleux, gros et rouge comme une bonne cerise ; ce corps paraissait un peu mollasse à l’extrémité de son mamelon ; j’y distinguai très aisément trois petits trous où il était facile d’introduire un crin : ayant un peu pressé ce corps glanduleux avec les doigts, il en sortit une petite quantité de liqueur que je portai sur-le-champ au microscope, et j’eus la satisfaction d’y voir des globules mouvants, mais différents de ceux que j’avais vus dans les autres liqueurs séminales : ces globules étaient petits et obscurs ; leur