Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome IV, Partie 2.djvu/240

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régulièrement des deux côtés de l’épine ; les bras, les jambes et les doigts des pieds et des mains sont aussi représentés par de pareils filets.

À un mois le fœtus a plus d’un pouce de longueur ; il est un peu courbé dans la situation qu’il prend naturellement au milieu de la liqueur qui l’environne ; les membranes qui contiennent le tout se sont augmentées en étendue et en épaisseur ; toute la masse est toujours de figure ovoïde, et elle est alors d’environ un pouce et demi sur le grand diamètre et d’un pouce et un quart sur le petit diamètre. La figure humaine n’est plus équivoque dans le fœtus, toutes les parties de la face sont déjà reconnaissables ; le corps est dessiné, les hanches et le ventre sont élevés, les membres sont formés, les doigts des pieds et des mains sont séparés les uns des autres, la peau est extrêmement mince et transparente, les viscères sont déjà marqués par des fibres pelotonnées, les vaisseaux sont menus comme des fils et les membranes extrêmement déliées ; les os sont encore mous, et ce n’est qu’en quelques endroits qu’ils commencent à prendre un peu de solidité ; les vaisseaux qui doivent composer le cordon ombilical sont encore en ligne droite les uns à côté des autres ; le placenta n’occupe plus que le tiers de la masse totale, au lieu que dans les premiers jours il en occupait la moitié ; il paraît donc que son accroissement en étendue superficielle n’a pas été aussi grand que celui du fœtus et du reste de la masse, mais il a beaucoup augmenté en solidité ; son épaisseur est devenue plus grande à proportion de celle de l’enveloppe du fœtus, et on peut déjà distinguer les deux membranes dont cette enveloppe est composée.

Selon Hippocrate, le fœtus mâle se développe plus promptement que le fœtus femelle ; il prétend qu’au bout de trente jours toutes les parties du corps du mâle sont apparentes et que celles du fœtus femelle ne le sont qu’au bout de quarante-deux jours.

À six semaines le fœtus a près de deux pouces de longueur ; la figure humaine commence à se perfectionner, la tête est seulement beaucoup plus grosse à proportion que les autres parties du corps ; on aperçoit le mouvement du cœur à peu près dans ce temps : on l’a vu battre dans un fœtus de cinquante jours, et même continuer de battre assez longtemps après que le fœtus fut tiré hors du sein de la mère.

À deux mois le fœtus a plus de deux pouces de longueur ; l’ossification est sensible au milieu du bras, de l’avant-bras, de la cuisse et de la jambe, et dans la pointe de la mâchoire inférieure, qui est alors fort avancée au delà de la mâchoire supérieure. Ce ne sont encore, pour ainsi dire, que des points osseux ; mais, par l’effet d’un développement plus prompt, les clavicules sont déjà ossifiées en entier, le cordon ombilical est formé, les vaisseaux qui le composent commencent à se tourner et à se tordre, à peu près comme les fils qui composent une corde ; mais ce cordon est encore fort court en comparaison de ce qu’il doit être dans la suite.