Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome IV, Partie 2.djvu/79

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en nourriture ; il en est de même, ajoute-t-il, des insectes, par exemple, des chenilles, lesquelles, selon lui, ne sont que des œufs imparfaits qui cherchent leur nourriture, et qui au bout d’un certain temps arrivent à l’état de chrysalide, qui est un œuf parfait ; et il y a encore une autre différence dans les ovipares, c’est que les poules et les autres oiseaux ont des œufs de différente grosseur, au lieu que les poissons, les grenouilles, etc., qui les répandent avant qu’ils soient parfaits, les ont tous de la même grosseur. Seulement il observe que dans les pigeons qui ne pondent que deux œufs, tous les petits œufs qui restent dans l’ovaire sont de la même grandeur, et qu’il n’y a que les deux qui doivent sortir qui soient beaucoup plus gros que les autres, au lieu que dans les poules il y en a de toute grosseur, depuis le petit atome presque invisible jusqu’à la grosseur d’une nèfle. Il observe aussi que dans les poissons cartilagineux, comme la raie, il n’y a que deux œufs qui grossissent et mûrissent en même temps ; ils descendent des deux cornes de la matrice, et ceux qui restent dans l’ovaire sont, comme dans les poules,

    connu sous le nom de museau de tanche, s’ouvre, ainsi que nous l’avons dit plus haut, dans le vagin, qui est un canal à parois musculaires contractiles, destiné à recevoir la verge du mâle pendant le rapprochement sexuel ; son orifice extérieur est entouré d’une paire de petites lèvres et d’une paire de grosses lèvres recouvertes de poils et formant les bords de la vulve.

    C’est dans l’utérus que l’œuf fécondé se développe pour produire l’embryon.

    Chez la femme et les mammifères, l’œuf est très petit, ce qui fait qu’il a si longtemps échappé aux recherches des naturalistes. Il est formé par une seule cellule dont les différentes parties ont reçu des noms spéciaux : la membrane d’enveloppe, très mince, a reçu le nom de membrane vitelline ; le contenu est désigné sous le nom de vitellus, et le noyau sous celui de vésicule germinative. Aussitôt après la fusion des spermatozoïdes avec le vitellus, celui-ci se segmente, ainsi que le noyau, pour produire l’embryon.

    Chez les oiseaux, l’œuf ne peut échapper à l’observation la plus superficielle ; il est, en effet, très volumineux, mais il offre une organisation beaucoup moins différente de celle de l’œuf des mammifères qu’on ne serait tenté de le croire. La coquille, le blanc ou albumine et le jaune ne sont que des parties accessoires. La portion essentielle de l’œuf de la poule se présente sous l’aspect d’une tache blanchâtre, arrondie, située sur un point de la circonférence du jaune. On lui a donné le nom de cicatricule. Il est très facile de la voir à l’œil nu, car elle atteint la dimension d’une lentille ; il suffit pour cela de jeter un jaune d’œuf entier dans l’eau ; la cicatricule se trouve presque toujours dans la partie supérieure du jaune. C’est la cicatricule seule qui subit l’effet de la fécondation et qui se segmente pour produire l’embryon ; elle représente donc le vitellus de l’œuf des mammifères, d’où le nom de vitellus germinatif qu’on lui donne aujourd’hui. Quant au reste du jaune, il sert à l’alimentation de l’embryon pendant son développement. Le blanc est employé au même usage. Il est facile de voir dans le blanc, à chacune des extrémités de l’œuf, une sorte de cordon opaque, enroulé en spirale, rattachant le jaune de l’œuf à la membrane qui tapisse la face interne de la coquille (membrane de la coque). Ces deux cordons, connus sous le nom de chalazes, ont joué un grand rôle dans les préoccupations des anciens naturalistes, ainsi que le lecteur pourra aisément s’en assurer par la lecture de Buffon ; ils n’ont, en réalité, aucune importance.

    Entre l’œuf du mammifère entièrement dépourvu de matériaux destinés à nourrir l’embryon et celui de l’oiseau qui en possède une si grande quantité, il est facile de trouver tous les passages, mais l’œuf reste toujours, en réalité, semblable à lui-même, et le phénomène de la fécondation se résume toujours en une fusion d’une ou plusieurs cellules mâles (spermatozoïdes) avec la cellule femelle (œuf).