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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/473

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en sorte qu’elle paraît capable d’extension dans l’oiseau vivant, et l’on peut croire qu’il sait la gonfler ou la resserrer à sa volonté ; les parties latérales en sont bleues avec quelques taches orangées, et sans aucun poil en dehors ; mais la face intérieure qui s’applique sur le cou est garnie de petites plumes noires, ainsi que la partie du cou qu’elle recouvre ; le sommet de la tête est rouge, la partie antérieure du corps rougeâtre, la partie postérieure plus rembrunie : sur le tout, y compris la queue et les ailes, on voit des taches blanches entourées de noir, semées près à près assez régulièrement ; ces taches sont rondes sur l’avant, oblongues ou en forme de larmes sur l’arrière, et celles-ci tournées de manière que la pointe regarde la tête ; les ailes ne passent guère l’origine de la queue, d’où l’on peut conclure que c’est un oiseau pesant ; la longueur de la queue n’a pu être déterminée par M. Edwards, vu qu’elle est représentée dans le dessin original comme ayant été usée par quelque frottement.

V.LE KATRACA.

Quoiqu’à vrai dire il ne se soit point trouvé de véritables faisans dans l’Amérique, comme nous l’avons établi ci-dessus, néanmoins, parmi la multitude d’oiseaux différents qui peuplent ces vastes contrées, on en voit qui ont plus ou moins de rapports avec le faisan ; et celui dont il s’agit dans cet article en approche plus qu’aucun autre, et doit être regardé comme son représentant dans le nouveau monde[NdÉ 1]. Il le représente en effet par sa forme totale, par son bec un peu crochu, par ses yeux bordés de rouge et par sa longue queue ; néanmoins, comme il appartient à un climat et même à un monde différent, et qu’il est incertain s’il se mêle avec nos faisans d’Europe, je le place ici après ceux de la Chine, qui s’accouplent certainement, et produisent avec les nôtres.

L’histoire du katraca nous est totalement inconnue : tout ce que je puis dire d’après l’inspection de sa forme extérieure, c’est que le sujet représenté nous paraît être le mâle, à cause de sa longue queue et de la forme de son corps, moins arrondie qu’allongée.

Nous lui conserverons le nom de katraca, qu’il porte au Mexique, suivant le P. Feuillée.


  1. C’est le Phasianus motmot Gmel. (Phasianus parraqua Lath.) [Note de Wikisource : actuellement Ortalis motmot Linnæus, vulgairement ortalide motmot ; cette identification n’est pas certaine].