Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome VI.djvu/177

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sont en effet plus riches et plus tranchées que celles de la vengoline. La gorge, le front, le trait qui passe sur les yeux, sont noirs ; les joues blanches, la poitrine et tout le dessous du corps d’une couleur orangée sans mouchetures, et qui devient plus foncée sous le ventre et sous la queue. Ces deux oiseaux sont de la grosseur de notre linotte. M. Edwards ajoute qu’ils en ont l’œil et le regard.

II.La linotte gris de fer[1].

Nous devons la connaissance de cet oiseau[NdÉ 1] à M. Edwards, qui l’a eu vivant, et qui en donne la figure et la description, sans nous apprendre de quel pays il lui est venu. Son ramage est très agréable. Il a les allures, la taille, la forme et les proportions de la linotte, à cela près que son bec est un peu plus fort. Il a le dessous du corps d’un cendré fort clair, le croupion un peu moins clair ; le dos, le cou et le dessus de la tête gris de fer : les pennes de la queue et des ailes noirâtres, bordées de cendré clair, excepté toutefois les plus longues pennes des ailes, qui sont entièrement noires vers leur extrémité et blanches vers leur origine, ce qui forme à l’aile un bord blanc dans sa partie moyenne. Le bec inférieur a sa base entourée aussi de blanc, et cette couleur s’étend jusque sous les yeux.

III.La linotte à tête jaune[2].

M. Edwards savait bien que cet oiseau[NdÉ 2] était nommé par quelques-uns moineau du Mexique, et s’il lui a donné le nom de linotte c’est en connaissance de cause, et parce qu’il lui a paru avoir plus de rapport avec les linottes qu’avec les moineaux : il est vrai qu’il lui trouve aussi du rapport avec les serins, et d’après cela on serait fondé à le placer avec l’habesch, entre les serins et les linottes : moins l’histoire d’un oiseau est connue, plus il est difficile de lui marquer sa véritable place.

  1. The Greyfinch d’Edwards, pl. 179.
  2. The Yellow-headed-linnet, linotte à tête jaune. Edwards, pl. 44. — « Passer supernè obscurè fuscus, maculis nigris varius, infernè dilutè fuscus, maculis obscuris, fuscis variegatus ; capite anteriùs, genis et gutture luteis ; tæniâ ponè oculos longitudinali fuscâ ; rectricibus nigricantibus… Passer Mexicanus », moineau du Mexique. Brisson, t. III, p. 97. — « Loxia grisea, fronte, gulâ, uropygio, superciliisque luteis. Loxia Mexicana. » Linnæus, Syst. nat., édit. X, g. 96, sp. 19. — Emberiza flava Mexicana. Klein, Ordo Avium, p. 92, no 9, d’après Edwards. — Le docteur Fermen, dans sa Description de Surinam, p. 199, 2e partie, fait mention d’une linotte à gorge et bec jaunes, dont le reste du plumage est cendré. « C’est, dit-il, un oiseau de savane qui est plus grand que le moineau… Il n’a pas un chant qui mérite qu’on le mette en cage, mais en récompense, on le regarde comme une espèce d’ortolan, parce qu’il est très bon à manger. »
  1. Fringilla cana Lath. [Note de Wikisource : ou encore Loxia cana Linnæus, actuellement nomen dubium]. — Il est originaire de l’Asie.
  2. Fringilla mexicana Gmel. [Note de Wikisource : actuellement Haemorhous mexicanus Statius Müller, vulgairement roselin familier, de la famille des Fringillidés ; plus communément, les parties de cet oiseau indiquées ici comme jaune sont rouges ou rosées].