Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome VI.djvu/213

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LE NOIR-SOUCI[1]

C’est ici une espèce nouvelle[NdÉ 1], à qui j’ai cru devoir donner un nouveau nom ; ce nom est formé des couleurs principales qui règnent dans le plumage de l’oiseau : il a la gorge, le devant du cou et la poitrine souci ; le dessus du corps noirâtre ; les pennes des ailes et de la queue de même, bordées extérieurement de bleu ; la tête et le dessus du cou du même bleu ; le ventre et les couvertures de la queue d’un jaune soufre ; le bec noirâtre, court, fort et convexe ; le bec inférieur d’une couleur plus claire ; les narines rondes, situées dans la base du bec et percées à jour ; la langue demi-cartilagineuse et fourchue ; les pieds d’un brun rougeâtre ; le doigt du milieu uni à l’extérieur par une membrane jusqu’à la première articulation ; le doigt postérieur le plus gros de tous les doigts, et son ongle le plus fort de tous les ongles, lesquels, en général, sont aigus, arqués et creusés en gouttière.

Ces oiseaux vont par couples : le mâle et la femelle paraissent avoir l’un pour l’autre un attachement et une fidélité réciproques ; ils se tiennent dans les terres cultivées et les jardins, et vivent d’herbes et de graines. M. Commerson, qui le premier a fait connaître cet oiseau, et qui l’a observé à Buenos-Ayres dans le mois de septembre, marque sa place entre les pinsons et les gros-becs. Il dit que sa grosseur est égale à celle du moineau.

Longueur totale, sept pouces ; bec, sept lignes ; vol, onze pouces et demi ; queue, trente-trois lignes ; elle est composée de douze pennes égales ; les ailes ont dix-sept pennes ; la deuxième et la troisième sont les plus longues de toutes.


LES VEUVES


Toutes les espèces de veuves se trouvent en Afrique, mais elles n’appartiennent pas exclusivement à ce climat, puisqu’on en a vu en Asie et jusqu’aux îles Philippines : toutes ont le bec des granivores, de forme conique, plus ou moins raccourci, mais toujours assez fort pour casser les graines dont elles se nourrissent ; toutes sont remarquables par leur longue queue, ou plutôt par les longues plumes qui, dans la plupart des espèces, accompagnent la véritable queue du mâle, et prennent naissance plus haut ou plus bas que le rang des pennes dont cette queue est composée ; toutes enfin, ou

  1. « Fringilla, vel si mavis, passer capite ad dimidium collum, caudæ lateribus et alis ex azureo cærulescentibus. » Commerson.
  1. Loxia bonariensis Gmel. [Note de Wikisource : peut-être l’actuel Pipraeidea bonariensis Gmelin, vulgairement tangara fourchu, de la famille des Thraupidés (sur les liens de cette famille avec les Fringillidés, voyez la note à l’article du grand tangara)].