LE BLUET
Cet oiseau[NdÉ 1] a été indiqué dans les planches enluminées sous le nom de l’évêque de Cayenne, parce que les nomenclateurs l’avaient ainsi nommé, sans faire attention à l’indécence de la dénomination, et à un inconvénient encore plus grand, c’est qu’il y a deux espèces d’oiseaux auxquels les voyageurs ont aussi donné ce nom, sans trop savoir pourquoi, si ce n’est qu’ils ont une partie de leur robe bleue ; l’un est un bengali qu’on a aussi appelé le ministre, apparemment par la même raison ; le second est celui qu’on a appelé à Saint-Domingue l’organiste, et auquel nous conserverons ce nom, à cause de son chant harmonieux ; et enfin le troisième évêque était notre bluet de Cayenne, que les habitants de cette colonie connaissent sous ce dernier nom, plus convenable que celui d’évêque pour un oiseau : il est certainement du genre des tangaras, et d’une grandeur un peu au-dessus de celle des espèces de tangaras qui composent notre second ordre de grandeur en ce genre. Dans la planche enluminée, les couleurs en général sont trop fortes ; le mâle a tout le dessous du corps, le dos, le dessus des pennes de la queue et des ailes, d’un brun olivâtre glacé de violet ; la large bande des ailes, qui est d’un olivâtre clair, tranche beaucoup moins que dans la planche avec le brun du dos.
Les bluets sont très communs à Cayenne ; ils habitent les bords des forêts, les plantages et les anciens endroits défrichés, où ils se nourrissent de petits fruits. On ne les voit pas en grandes troupes, mais toujours par paires. Ils se réfugient le soir entre les feuilles des palmiers à leur jonction près de la tige ; ils y font un bruit à peu près comme nos moineaux dans les saules, car ils n’ont point de chant, et seulement une voix aiguë et peu agréable.
LE ROUGE-CAP[1]
Nous appelons cet oiseau[NdÉ 2] rouge-cap, parce que sa tête entière est couverte d’une belle couleur rouge.
- ↑ « Tangara supernè splendidè nigra, infernè nivea ; capite et gutture supremo cocci-