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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome VI.djvu/429

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LE BENTAVEO OU LE CUIRIRI. 405

du dessus de la tête est fort brillante, et entourée de plumes noires qui la cachent lorsqu’elles se resserrent. Cet oiseau paraît à la Virginie et à la Ca- roline vers le mois d’avril ; il y fait ses petits, et se retire au commencement de l’hiver.

Un oiseau envoyé au Cabinet du Roi, sous le nom de tyran de la Loui- siane, paraît être exactement le même que le tyran de la Caroline de Ca- tesby : il est plus grand que le tyran de Cayenne, cinquième espèce, et presque égal au grand pipiri de Saint-Domingue. Le cendré presque noir domine sur tout le dessus du corps, depuis le sommet de la tête jusqu’au bout de la queue, qui est terminée par une petite bande blanche en festons : de légères ondes blanchâtres s’entremêlent dans les petites pennes de l’aile ; et à travers les plumes noirâtres du sommet de la tête, percent et brillent quelques petits pinceaux d’un orangé foncé presque rouge ; la gorge est d’un blanc assez clair, qui se ternit et se mêle de noir sur la poitrine, pour s’éclaircir de nouveau sur l’estomac et jusque sous la queue.

LE BENTAVEO OU LE CUIRIRI (a)

QUATRIÈME ESPÈCE.

Ce tyran (*), appelé Bentaveo à Buenos-Ayres, d’où l’a rapporté M. Com- merson, et pitangua-guacu, par les Brésiliens, a été décrit par Marcgrave (b) ; il lui donne la taille de l’étourneau (nous observerons qu’elle est plus ramas- sée et plus épaisse) ; un bec gros, large, pyramidal, tranchant par les bords, long de plus d’un pouce ; une tête épaisse et élargie ; le cou accourci, la tête, le haut du cou, tout le dos, les ailes et la queue d’un brun noirâtre, légèrement mêlé d’une teinte de vert obscur ; la gorge blanche, ainsi que la

(a) « Pitangua-guacu Brasiliensibus.» Marcgrave. Hist. nat. Brasiliens., p. 216.—Jonston, Avi., p. 148. — Ray, Synops., p. 165, n° 1. — Willughby, Ornithol., p. 146. — « Muscicapa supernè fusca, marginibus pennarum olivaceis ; infernè lutea ; pennis verticis in exortu aurantiis ; tæniâ supra oculos albâ ; rectricibus supernè fuscis, marginibus rufescentibus, infernè griseo-olivaceis, » le tyran du Brésil. Brisson, Ornithol., t. II, p. 402.

(b) « Pitangua-guacu Brasiliensibus, Bemtere Lusitanis, magnitudine æquat sturnum ; ros- trum habet crassum, latum, pyramidale, paulò plus digito longum, exteriùs acuminatum ; caput compressum ac latiusculum ; collum breve, quod sedens contraint. Corpus ferè duos et semidigitos longum : caudam latiusculam tres digitos longam ; crura et pedes fuscos. Caput, collum superius, totum dorsum, alæ et cauda coloris sunt e fusco nigricantis, pauxillo viridi admixto. Collum inferius, pectus, et infimus venter habent flavas pennas : superiùs autem juxta caput, corollam albi coloris. Sub gutture ad exortum rostri albicat. Clamat altâ voce. Quædam harum avium in summitate capitis maculam habent flavam ; quædam ex parte luteam : vocantur a Brasiliensibus, Cuiriri. Aliàs per omina pitangua-guacu, similis. » Marcg., loco citato.

(*) Tyrannus Pitangua (Lanius Pitangua Gmel.).