VARIÉTÉS DE L’ALOUETTE. 421
qui ne fait point de nid, tâche quelquefois de s’approprier celui de l’alouette, et de substituer ses œufs à ceux de la véritable mère (a) ; cependant, malgré cette immense destruction, l’espèce paraît toujours fort nombreuse, ce qui prouve sa grande fécondité, et ajoute un nouveau degré de vraisemblance à ce qu’on a dit de ses trois pontes par an. Il est vrai que cet oiseau vit assez longtemps pour un si petit animal ; huit à dix ans, selon Olina ; douze ans, selon d’autres ; vingt-deux suivant le rapport d’une personne digne de foi, et jusqu’à vingt-quatre si l’on en croit Rzaczynski.
Les anciens ont prétendu que la chair de l’alouette bouillie, grillée et même calcinée et réduite en cendres, était une sorte de spécifique contre la colique : il résulte au contraire de quelques observations modernes qu’elle la donne fort souvent, et M. Linnæus croit qu’elle est contraire aux personnes qui ont la gravelle. Ce qui paraît le mieux avéré, c’est que la chair des alouettes ou mauviettes est une nourriture fort saine et fort agréable lors- qu’elles sont grasses, et que les picotements d’estomac ou d’entrailles qu’on éprouve quelquefois après en avoir mangé viennent de ce qu’on a avalé, par mégarde, quelques fragments de leurs petits os ; lesquels fragments sont très fins et très aigus. Cet oiseau pèse plus ou moins, selon qu’il a plus ou moins de graisse, de sept ou huit gros à dix ou douze.
Longueur totale, environ sept pouces ; bec, six à sept lignes ; ongle posté- rieur droit, six lignes ; vol, douze à treize pouces ; queue, deux pouces trois quarts ; un peu fourchue, composée de douze pennes ; dépasse les ailes de onze lignes.
VARIÉTÉS DE L’ALOUETTE
I. — l’alouette BLANCHE (b).
MM. Brisson et Frisch ont eu raison de regarder cette alouette comme une variété de l’espèce précédente : c’est en effet une véritable alouette qui, suivant M. Frisch, nous vient du Nord, comme le moineau et l’étourneau blancs, l’hirondelle et la fauvette blanches, etc., lesquels portent tous sur leur plumage l’empreinte de leur climat natal. M. Klein n’est point de cet avis, et il se fonde sur ce qu’à Dantzick, qui est plus au nord que les pays où il parait quelquefois des alouettes blanches, on n’en a pas vu une seule depuis un demi-siècle. S’il m’était permis de prononcer sur cette question,
(a) « Cuculus in nidis parit alienis et præcipuè in palumbium et curucæ, et alaudæ humi. » Aristot. Hist. nat. animalium, lib. ix, cap. xxix.
(b) Alauda alba sine cristâ ; en catalan, llausetta blanca, calandrina. Barrère, Specim. nov., class. 3, g. 16, p. 40. — Die weisse lerche, l’alouette blanche. Frisch, pl. 2, n° 16, class. 2, div. 2. — Alauda candida, alouette blanche. Brisson, t. III, p. 339. — Variat. can- dida. Muller, Zoolog. Dan., p. 28, n° 229