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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome VI.djvu/473

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LE LULU OU LA PETITE ALOUETTE HUPPÉE. 447

Aldrovande donne la figure d’un cochevis fort âgé, dont le bec était blanc autour de sa base ; le dos cendré ; le dessous du corps blanchâtre, et la poitrine aussi, mais pointillée de brun ; les ailes presque toutes blanches et la queue noire (a). Il ne faut pas manquer l’occasion de reconnaître les effets de la vieillesse dans les animaux, surtout dans ceux qui nous sont utiles et auxquels nous ne donnons guère le temps de vieillir. D’ailleurs cette espèce a bien d’autres ennemis que l’homme ; les plus petits oiseaux carnassiers lui donnent la chasse, et Albert en a vu dévorer un par un corbeau (b) ; aussi la présence d’un oiseau de proie l’effraie au point de venir se mettre à la merci de l’oiseleur, qui lui semble moins à craindre, ou de rester immobile dans un sillon jusqu’à se laisser prendre à la main.

Longueur totale, six pouces trois quarts ; bec, huit à neuf lignes ; doigt pos- térieur avec l’ongle, le plus long de tous, neuf à dix lignes ; vol, dix à onze pouces ; queue, deux pouces un quart, composée de douze pennes, dépasse les ailes d’environ treize lignes.

LE LULU OU LA PETITE ALOUETTE HUPPÉE (c)

Cette alouette (*), que je nomme lulu d’après son chant (d), ne diffère pas seulement du cochevis par sa taille, qui est beaucoup plus petite, par la cou- leur de son plumage qui est moins sombre, par celle de ses pieds qui sont rougeâtres ; par son chant ou plutôt par son cri désagréable qu’elle ne fait jamais entendre qu’en volant, selon l’observation d’Aldrovande ; enfin, par l’habitude qu’elle a de contrefaire ridiculement les autres oiseaux (e), mais encore par le fond de l’instinct, car on la voit courir par troupes dans les

(a) Aldrovande, Ornithol., t. II. p. 842.

(6) Gessner, de Avibus, p. 81.

(c) Aliud galeritæ genus ; en Allemagne, coper ; en Suisse, kobel-lerch, stein-lerch, baum- lerch ; en anglais, wood-lerck, Gessner, Av., p. 80. — Alauda cristata minor ; en italien, lodola campagnola... Aldrovande, Ornithol., t. II, p. 846. — Jonston, p. 70. — Willughby, Ornithol., p. 152, § viii. — Ray, Synops., p. 69 ; en anglais, the lesser crested lark. — British Zoology, p. 95. — Alauda arborea, fera, sylvatica ; calandra nonnii ; en grec, Κορυδών, αγέλαστος, ανώνυμος ; en allemand, heide-lerche, mittel-lerche... Schwenckfeld, Av. Siles., p. 193. — Rzaczynski, Auctuar. Polon., p. 354. — « Alauda cristata, supernè subfusca, infernè albicans ; cristâ longiore ; remigibus rectricibusque subfuscis, pedibus subrubris... » Alauda cristata minor, la petite alouette huppée. Brisson, t. III, p. 361.

(d) « Nostri vocem illius... esse aiunt tamquam lu lu lu sæpius repetitum. » Gessner, de Avibus, pag. 80.

(e) « Colonienses aucupes copetam affirmant... ineptè aliarum avium voces referre. » Gessner, de Avibus, p. 80.

(*) Alauda arborea et Alauda nemorosa Gmel. D’après Cuvier cet oiseau serait le même que le Cujelier de Buffon.