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482 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

et les côtés roussâtres ; les pennes des ailes brunes, bordées de roux, celles de la queue tout à fait brunes. Elle est de la grandeur de la fauvette, pre- mière espèce. La robe des fauvettes est généralement terne et obscure : celle de la roussette ou fauvette des bois est une des plus variées, et Belon peint avec expression l’agrément de son plumage (a). Il remarque en même temps que cet oiseau n’est guère connu que des oiseleurs et des paysans voisins des bois (b), et qu’on le prend dans les chaleurs lorsqu’il va boire aux mares.

LA FAUVETTE DE ROSEAUX (c)

SEPTIÈME ESPÈCE.

La fauvette de roseaux (*) chante dans les nuits chaudes du printemps comme le rossignol, ce qui lui a fait donner, par quelques-uns, le nom de rossignol des saules ou des osiers (d). Elle fait son nid dans les roseaux, dans les buissons, au milieu des marécages, et dans les taillis au bord des eaux. Nous avons vu un de ces nids sur les branches basses d’une charmille près

(a) « Ceux qui sont coustumiers de tendre aux oiseaux, ou de les prendre à la pipée, n’en laissent aucun sans lui bailler quelques noms ; parquoi trouvant cestui-ci aucunement fre- quent, ayant plusieurs madrures de couleur exquise, entre phénicée et orangée sur le bout des plumes, qui font que l’oiseau en apparoist roussastre, lui ont imposé ce nom. » Nat. des Oiseaux, p. 338.

(b) « Nous ne pouvons imaginer quel nom ancien grec ou latin a obtenu cette roussette ; mesmement est peu cogneue, sinon en certains endroits par les paysans des villages si- tués le long des forests... Aussi qui vouldroit voir l’expérience de l’appellation de cet oi- seau, auroit à s’enquérir des oiseleurs qui tendent par les forests, car ceux qui se tiennent ez villes n’en savent nouvelles. » Idem, ibidem.

(c) En allemand, weiderich, Rzac. ; — wydenguckerle, wydenguckerlin, selon Gessner ; en suisse, wyderle, zilzepsle, idem ; en polonais, wierzbowniozka ; en anglais, sedge bird, oiseau de sauge, suivant Albin. — Salicaria. Gessner. Icon. Avi., p. 50, avec une très mau- vaise figure. — Salicaria Ornithologi. Aldrovande, Avi., t. II, p. 737, avec la figure copiée de Gessner. — Salicaria Gessneri. Willughby, Ornithol., p. 158. — Ray, Synops. Avi., p. 81, n° 11. — Rzaczynski, Auctuar., p. 419. — Luscinia salicaria Gessneri. Klein, Avi., p. 74, n° 4. — Wydengückerlin. Gessner, Avi., p. 796, avec une très mauvaise figure. — Stoparola altera, Jonston, Avi., p. 87, avec la figure empruntée d’Aldrovande, tab. 44. — Rzaczynski, Hist. nat. Polon., p. 421. — « Avis consimilis stoparolæ et magnanimæ. » Al- drovande, Avi., t. II, p. 732, avec une figure peu ressemblante, p. 733. — « Avis, consi- » milis stoparolæ et magnanimæ Aldrovandi. «Willughby, Ornithol., p. 153. — Ray, Synops. Avi., p. 81, n° 6. — « Avis stoparolæ similis. » Sibbald, Scot. illustr., part, ii, lib. iii, p. 17. ― « Motacilla cinerea, subtus alba, superciliis albis, Salicaria. » Linnæus, Syst. nat., édit. X, g. 99, sp. 18. — Oiseau de sauge. Albin, t. III, p. 26, avec une figure mal coloriée, pl. 60. — « Ficedula supernè grisea, ad olivaceum inclinans, infernè flavicans ; tæniâ supra oculos flavicante ; rectricibus cinereo-fuscis, oris exterioribus griseo-olivaceis. » Curruca arun- dinacea, la fauvette des roseaux. Brisson, Ornithol., t. III, p. 378.

(d) Luscinia salicaria. Gessner, Klein.

(*) Motacilla salicaria Gmel.