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LE TARIER. 525

LE TARIER (a)

L’espèce du tarier (*), quoique très voisine de celle du traquet (b), doit néanmoins en être séparée, puisque toutes deux subsistent dans les mêmes lieux sans se mêler, comme en Lorraine, où ces deux oiseaux sont communs et vivent séparément : on les distingue à des différences d’habitudes, autant qu’à celles du plumage. Le tarier se perche rarement et se tient le plus souvent à terre sur les taupinières, dans les terres en friches, les paquis élevés à côté des bois ; le traquet, au contraire, est toujours perché sur les buissons, les échalas des vignes, etc. Le tarier est aussi un peu plus grand que le traquet ; sa longueur est de cinq pouces trois lignes ; leurs couleurs sont à peu près les mêmes, mais différemment distribuées ; le tarier a le haut du corps coloré de nuances plus vives, une double tache blanche dans l’aile, et la ligne blanche depuis le coin du bec s’étend jusque derrière la tête (c) ; une plaque noire prend sous l’œil et couvre la tempe, mais sans s’étendre, comme dans le traquet, sous la gorge, qui est d’un rouge bai clair ; ce rouge s’éteint peu à peu et s’aperçoit encore sur le fond blanc de

(a) « Motacilla nigricans, superciliis albis, maculâ alarum albâ, gulâ flavescente. » Linn., Fauna Suec., n° 218. Rubetra. Idem, Syst. nat., édit. VI. g. 82, sp. 5. — Idem, Syst. nat., édit. X, g. 99, sp. 18. — OEnanthe secunda. Willughby, Ornithol., p. 168. — OEnanthe secunda nostra, seu rubicola. Ray, Synops. avi., p. 76, n° a, 3. — Curruca major altera. Frisch., avec une belle figure, tab. 22. — Sylvia petrarum. Klein, Avi., p. 78. n° 11. — Montanellus Bononiensium. Aldrovande, t. II, p. 735, avec une figure peu reconnaissable. — Muscicapa quarta. Jonston, Avi., p. 87. — Muscipeta tertia. Schwenckfeld, Avi. Siles., p. 307. — Muscipeta quarta Jonstoni. Rzaczynski, Auctuar. Hist. nat. Polon., p. 397. — Passerculi genus solitarium. Gessner, Icon. avi., p. 50, avec une mauvaise figure ; la même, Avi., sous le nom de avicula parva. — Tarier. Belon, Nat. des Oiseaux, p. 361. — « Fice- dula supernè nigricante et rufescente varia infernè rufescens ; ventre albo rufescente ; tæniâ supra oculos candidâ ; gutture albo ; maculâ duplici in alis candidâ ; rectricibus latc- ralibus primâ medietate albis, alterâ nigricantibus, apice margine griseo-rufescente ; extimâ exteriùs fimbriatâ. » Rubetra major sive rubicola. Brisson, Ornithol., t. III, p. 432. — Le tarier se nomme en Angleterre, whinchat ; en Allemagne, flugen-stakerle, flugen-stakerlin todten-vogel ; en Silésie, noessel-fincke.

(b) « L’on trouve un autre oysillon de la grandeur du traquet, différent à tous autres oyseaux en mœurs, en vol et en façon de vivre et de faire son nid, que les habitants de Lor- raine nomment un tarier, vivant par les buissons comme le traquet, ayant le bec gresle et propre à vivre de mouches et vermines comme le dessusdit (le traquet). Ses ongles, jambes et pieds sont noirs, mais le reste du corps tire au pinçon montain ; car il a une tache blan- chette au travers de l’aelle, comme le pinçon et le traquet ; toutefois son bec et sa manière de vivre ne permettent pas qu’on le mette entre les montains ; parquoi ne l’avons voulu sé- parer du traquet. Le mâle a des taches sur le dos et autour du col, et la tête comme la grive, et les extrémités des aelles et de la queue quelque peu phénicées, comme au montain ; mais il est moins moucheté, somme que prétendons qu’il soit espèce de traquet. « Belon, Nat. des Oiseaux, p. 361.

(c) Willughby, Ornithol., p. 168.

(*) Motacilla rubetra L.