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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome VI.djvu/613

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LE DEMI-FIN NOIR ET ROUX. 581

A l’exception du bec qui est brun et des pieds qui sont bruns aussi, mais d’une teinte moins foncée, cet oiseau n’a que du noir et du bleu dans son plumage ; le noir règne sur la gorge, la base de l’aile de la partie antérieure du dos, où il forme un demi-cercle, dont la convexité est tournée du côté de la queue ; il y a outre cela un trait noir qui va de chaque narine à l’œil du même côté ; les pennes des ailes sont noirâtres bordées de bleu, et ce bord est plus large dans les moyennes ; tout le reste du plumage est bleu changeant avec des reflets de couleur cuivreuse.

La grosseur de ce demi-fin est à peu près celle de la grande linotte ; son bec a cinq lignes et demie de long, et sa queue est composée de douze pennes égales.

LE DEMI-FIN NOIR ET ROUX (a)

M. Commerson a vu cet oiseau (*) à Buenos-Ayres ; il a tout le dessus de la tête et du corps, depuis la base du bec jusqu’au bout de la queue, d’un noir décidé ; la gorge, le devant du cou et les flancs d’une couleur de rouille ; on voit du blanc entre le front et les yeux, à la naissance de la gorge, au milieu du ventre, à la base des ailes et à l’extrémité des pennes extérieures de la queue ; le bec est noirâtre ; les narines sont, très près de sa base, à demi recouvertes par les petites plumes ; l’iris marron, la pupille d’un bleu noirâtre, la langue triangulaire non divisée par le bout, enfin l’ongle posté- rieur le plus fort de tous.

M. Commerson, déterminé sans doute par la forme du bec, qui est un peu effilé, marque la place de cet oiseau entre les pinsons et les oiseaux à bec fin (b) ; et c’est par cette raison que je l’ai rangé avec les demi-fins, le nom de pinson ne pouvant lui convenir, suivant M. Commerson lui-même, qui cependant le lui a donné, faute d’autre. Il est à peu près de la grosseur de la linotte.

Longueur totale, cinq pouces deux tiers ; bec, cinq lignes ; queue, vingt- six lignes : elle est composée de douze pennes et dépasse les ailes de vingt lignes ; les ailes ont seize à dix-sept pennes.

(a) « Fringilla desuper a fronte ad caudæ extremitatem nigrâ ; gulâ, collo subteriore, ven- tris lateribus, ferrugineis ; medio abdomine et gulæ initio albicantibus. » Commerson.

(b) Motacillis et fringillis quasi intermedia, dit M. Commerson. L’on sait que le mot de motacilla, qui jusqu’à M. Linnæus avait été le nom propre des hoche-queues, est devenu, dans la méthode de ce naturaliste, un nom générique qui embrasse les petits oiseaux à bec fin ; et il paraît que M. Commerson suivait, à bien des égards, la méthode de M. Linnæus.

(*) Motacilla bonariensis Gmel.