LES PITPITS. 585
on puisse le caractériser ; je le caractérise ici par cette simplicité même. Il a une espèce de capuchon cendré tirant un peu sur le vert, lequel couvre la tête et le cou ; tout le dessus du corps, compris les ailes et la queue, d’un brun roussâtre ; les pennes cendrées en dessous, le bec noir et les pieds bruns.
Cet oiseau est de la grosseur de la fauvette de haie, mais il n’est pas de la même espèce, quoique M. Edwards lui en ait donné le nom, car il avoue expressément qu’il a le bec plus épais et plus fort que cette fauvette : on le trouve à la Jamaïque.
LES PITPITS
Quoique ces oiseaux (*) ressemblent beaucoup aux figuiers et qu’ils se trouvent ensemble dans le nouveau continent, ils diffèrent néanmoins assez les uns des autres pour qu’on puisse en former deux genres distincts et sépa- rés. La plupart des figuiers sont voyageurs, tous les pitpits sont sédentaires dans les climats les plus chauds de l’Amérique ; ils demeurent dans les bois et se perchent sur les grands arbres, au lieu que les figuiers ne fréquentent guère que les lieux découverts, et se tiennent sur les buissons ou sur les arbres de moyenne hauteur. Les pitpits ont aussi les mœurs plus sociales que les figuiers ; ils vont par grandes troupes et ils se mêlent plus familière- ment avec de petits oiseaux d’espèces étrangères ; ils sont aussi plus gais et plus vifs, et toujours sautillants ; mais indépendamment de cette diversité dans les habitudes naturelles, il y a aussi des différences dans la conforma- tion ; les pitpits ont le bec plus gros et moins effilé que les figuiers, et c’est par celte raison que nous avons placé les oiseaux à bec demi-fin entre eux et les figuiers, desquels ils diffèrent encore en ce qu’ils ont la queue coupée carrément, tandis que tous les figuiers l’ont un peu fourchue : ces deux ca- ractères du bec et de la queue sont assez marqués pour qu’on doive séparer ces oiseaux en deux genres.
Nous connaissons cinq espèces dans celui des pitpits, et toutes cinq se trouvent à la Guiane et au Brésil, et sont à peu près de la même grandeur,
p. 100. — « Motacilla grisea, capite virescente-cinereo, rectricibus concoloribus, abdomine albido... » Motacilla campestris. Linnæus, édit. XIII, p. 329, g. 114, sp. 5.
(*) Les Pitpits de Buffon appartiennent presque tous au genre Motacilla de Linnée et des ornithologistes du commencement de ce siècle.