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Page:Buffon - Imprimerie Royale, 1775, tome 7.djvu/12

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J’appelle singe un animal sans queue, dont la face est aplatie, dont les dents, les mains, les doigts et les ongles ressemblent à ceux de l’homme, et qui, comme lui, marche debout sur ses deux pieds : cette définition tirée de la nature même de l’animal et de ses rapports avec celle de l’homme, exclut, comme on voit, tous les animaux qui ont une queue, tous ceux qui ont la face relevée ou le museau long ; tous ceux qui ont des ongles courbés, crochus ou pointus ; tous ceux qui marchent plus volontiers sur quatre que sur deux pieds. D’après cette notion fixe et précise, voyons combien il existe d’espèces d’animaux auxquels on doive donner le nom de singe. Les anciens n’en connaissaient qu’une seule ; le pithecos des Grecs, le simia des Latins, est un singe, un vrai singe ; et c’est celui sur lequel Aristote, Pline et Galien ont institué toutes les comparaisons physiques, et fondé toutes les relations du singe à l’homme ; mais ce pithèque, ce singe des anciens, si ressemblant à l’homme par la conformation extérieure, et plus semblable encore