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Page:Buffon - Imprimerie Royale, 1775, tome 7.djvu/15

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Voilà donc deux animaux, le pithèque et l'orang-outang, auxquels on doit appliquer le nom de singe, et il y en a un troisième auquel on ne peut guère le refuser, quoiqu'il soit difforme, et par rapport à l'homme et par rapport au singe : cet animal jusqu'à présent inconnu, et qui a été apporté des Indes orientales sous le nom de gibbon, marche debout comme les deux autres, et a la face aplatie ; il est aussi sans queue : mais ses bras, au lieu d'être proportionnés comme ceux de l'homme, ou du moins comme ceux de l'orang-outang ou du pithèque, à la hauteur du corps, sont d'une longueur si démesurée, que l'animal étant debout sur ses pieds, il touche encore la terre avec ses mains sans courber le corps et sans plier les jambes : ce singe est le troisième et le dernier auquel on doive donner ce nom, c'est dans ce genre une espèce monstrueuse, hétéroclite, comme l'est dans l'espèce humaine la race des hommes à grosses jambes, dites de Saint-Thomas.