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THÉORIE DE LA TERRE.

aux dépens des autres, mais qui n’arrivent jamais à la vraie pétrification.

Le cristal, toutes les pierres précieuses, toutes celles qui ont une figure régulière, même les cailloux en petite masse qui sont formés par couches concentriques, soit que ces sortes de pierre se trouvent dans les fentes perpendiculaires des rochers ou partout ailleurs, ne sont que des exsudations des cailloux en grande masse, des sucs concrets de ces mêmes matières, des pierres parasites nouvelles, de vraies stalactites de caillou ou de roc vif.

On ne trouve jamais de coquilles ni dans le roc vif ou granite, ni dans le grès ; au moins je n’y en ai jamais vu, quoiqu’on en trouve, et même assez souvent, dans le sable vitrifiable, duquel ces matières tirent leur origine : ce qui semble prouver que le sable ne peut s’unir pour former du grès ou du roc vif que quand il est pur ; et que s’il est mêlé de substances d’un autre genre, comme sont les coquilles, ce mélange de parties qui lui sont hétérogènes en empêche la réunion. J’ai observé, dans le dessein de m’en assurer, ces petites pelotes qui se forment souvent dans les couches de sable mêlé de coquilles, et je n’y ai jamais trouvé aucune coquille ; ces pelotes sont un véritable grès ; ce sont des concrétions qui se forment dans le sable aux endroits où il n’est pas mêlé de matières hétérogènes, qui s’opposent à la formation des bancs ou d’autres masses plus grandes que ces pelotes.

Nous avons dit qu’on a trouvé à Amsterdam, qui est un pays dont le terrain est fort bas, des coquilles de mer à 100 pieds de profondeur sous terre, et à Marly-la-Ville, à six lieues de Paris, à 75 pieds : on en