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ART. VIII. PRODUCTIONS DE LA MER.

trouve de même au fond des mines et dans les bancs des rochers au dessous d’une hauteur de pierre de 50, 100, 200 et jusqu’à 1000 pieds d’épaisseur, comme il est aisé de le remarquer dans les Alpes et dans les Pyrénées ; il n’y a qu’à examiner de près les rochers coupés à plomb, et on voit que dans les lits inférieurs il y a des coquilles et d’autres productions marines : mais, pour aller par ordre, on en trouve sur les montagnes d’Espagne, sur les Pyrénées, sur les montagnes de France, sur celles d’Angleterre, dans toutes les carrières de marbre en Flandre, dans les montagnes de Gueldre, dans toutes les collines autour de Paris, dans toutes celles de Bourgogne et de Champagne, en un mot, dans tous les endroits où le fond du terrain n’est pas de grès ou de tuf ; et dans la plupart des lieux dont nous venons de parler, il y a presque dans toutes les pierres plus de coquilles que d’autres matières. J’entends ici par coquilles non seulement les dépouilles des coquillages, mais celles des crustacés, comme test et pointes d’oursin, et aussi toutes les productions des insectes de mer, comme les madrépores, les coraux, les astroïtes, etc. Je puis assurer, et on s’en convaincra par ses yeux quand on le voudra, que dans la plupart des pierres calcinables et des marbres, il y a une si grande quantité de ces productions marines, qu’elles paroissent surpasser en volume la matière qui les réunit.

Mais suivons. On trouve ces productions marines dans les Alpes, même au dessus des plus hautes montagnes, par exemple, au dessus du mont Cenis ; on en trouve dans les montagnes de Gênes, dans les Apennins et dans la plupart des carrières de pierre ou de