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PREMIER DISCOURS.

DE LA MANIÈRE D’ÉTUDIER ET DE TRAITER L’HISTOIRE NATURELLE.


Res ardua vetustis novitatem dare, novis auctoritatem, obsoletis nilorem, obscuris lucem, fastiditis gratiam, dubiis fidel, omnibus verò naturam, et naturæ suæ omnia.
(Plin., in Præf. ad Vespas.)

L’histoire naturelle, prise dans toute son étendue, est une histoire immense ; elle embrasse tous les objets que nous présente l’univers. Cette multitude prodigieuse de quadrupèdes, d’oiseaux, de poissons, d’insectes, de plantes, de minéraux, etc., offre à la curiosité de l’esprit humain un vaste spectacle, dont l’ensemble est si grand, qu’il paroît et qu’il est en effet inépuisable dans les détails. Une seule partie de l’histoire naturelle, comme l’histoire des insectes, ou l’histoire des plantes, suffit pour occuper plusieurs hommes ; et les plus habiles observateurs n’ont donné, après un travail de plusieurs années, que des ébauches assez imparfaites des objets trop multipliés que présentent ces branches particulières de l’histoire naturelle, auxquelles ils s’étoient uniquement attachés. Cependant ils ont fait tout ce qu’ils pouvoient faire ; et bien loin de s’en prendre aux observateurs du peu d’avancement de la science, on ne sauroit trop louer leur assiduité au travail et leur patience ; on ne peut