Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T01.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
116
THÉORIE DE LA TERRE.

d’une même substance ; que cette substance, qui sert à faire croître et à nourrir les végétaux et les animaux, n’est elle-même qu’un composé de parties animales et végétales détruites ou plutôt réduites en petites parties, dans lesquelles l’ancienne organisation n’est pas sensible. Pénétrant plus avant, je trouve la vraie terre ; je vois des couches de sable, de pierres à chaux, d’argile, de coquillages, de marbre, de gravier, de craie, de plâtre, etc., et je remarque que ces[1] couches sont toujours posées parallèlement les unes[2] sur les autres, et que chaque couche a la même épaisseur dans toute son étendue. Je vois que dans les collines voisines les mêmes matières se trouvent au même niveau, quoique les collines soient séparées par des intervalles profonds et considérables. J’observe que dans tous les lits de terre, et[3] même dans les couches plus solides, comme dans les rochers, dans les carrières de marbres et de pierres, il y a des fentes, que ces fentes sont perpendiculaires à l’horizon, et que, dans les plus grandes comme dans les plus petites profondeurs, c’est une espèce de règle que la nature suit constamment. Je vois de plus que dans l’intérieur de la terre, sur la cime des monts[4] et dans les lieux les plus éloignés de la mer, on trouve des coquilles, des squelettes de poissons de mer, des plantes marines, etc., qui sont entièrement semblables aux coquilles, aux poissons, aux plantes actuellement vivantes dans la mer, et qui en effet sont ab-

  1. Voyez les Preuves, art. VII.
  2. Voyez Woodward, page 41, etc.
  3. Voyez les Preuves, art. VIII.
  4. Ibid.