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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T01.djvu/21

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XV
PAR CONDORCET.

les organiques, éléments communs de tous les êtres animés. Les infusions de diverses matières animales et celles des graines présentaient les mêmes molécules avec plus ou moins d’abondance : elles servent donc également à la reproduction des êtres, à leur accroissement, à leur conservation ; elles existent dans les aliments dont ils se nourrissent, circulent dans leurs liqueurs, s’unissent à chacun de leurs organes pour réparer les pertes qu’il a pu faire. Quand ces organes ont encore la flexibilité de l’enfance, les molécules organiques, se combinant de manière à en conserver ou modifier les formes, en déterminent le développement et les progrès ; mais, après l’époque de la jeunesse, lorsqu’elles sont rassemblées dans des organes particuliers, où échappant à la force qu’exerce sur elles le corps auquel elles ont appartenu, elles peuvent former de nouveaux composés ; elles conservent, suivant les différentes parties où elles ont existé, une disposition à se réunir de manière à présenter les mêmes formes, et reproduisent par conséquent des individus semblables à ceux de qui elles sont émanées. Ce système brillant eut peu de partisans ; il étoit trop difficile de se faire une idée de cette force, en vertu de laquelle les molécules enlevées à toutes les parties d’un corps conservoient une tendance à se replacer dans un ordre semblable. D’ailleurs, les recherches de Haller sur la formation du poulet contredisoient cette opinion avec trop de force ; l’identité des membranes de l’animal naissant, et de celles de l’œuf, se refusoit trop à l’hypothèse d’un animal formé postérieurement, et ne s’y étant attaché que pour y trouver sa nourriture. Les observations de Spallan-