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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T01.djvu/240

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THÉORIE DE LA TERRE.

éruption, ces feux n’auroient-ils pas plutôt percé dans les plaines, et au pied des montagnes où ils n’auroient trouvé qu’une foible résistance, en comparaison de celle qu’ils ont du éprouver, s’il est vrai qu’ils aient ouvert et fendu une montagne d’une demi-lieue de hauteur pour trouver une issue ?

Ce qui fait que les volcans sont toujours dans les montagnes, c’est que les minéraux, les pyrites, et soufres, se trouvent en plus grande quantité et plus à découvert dans les montagnes que dans les plaines, et que ces lieux élevés recevant plus aisément et en plus grande abondance les pluies et les autres impressions de l’air, ces matières minérales qui y sont exposées, se mettent en fermentation et s’échauffent jusqu’au point de s’enflammer.

Enfin on a souvent observé qu’après de violentes éruptions pendant lesquelles le volcan rejette une très grande quantité de matières, le sommet de la montagne s’affaisse et diminue à peu près de la même quantité qu’il seroit nécessaire qu’il diminuât pour fournir les matières rejetées ; autre preuve qu’elles ne viennent pas de la profondeur intérieure du pied de la montagne, mais de la partie voisine du sommet, et du sommet même.

Les tremblements de terre ont donc produit dans plusieurs endroits des affaissements considérables, et ont fait quelques unes des grandes séparations qu’on trouve dans les chaînes des montagnes : toutes les autres ont été produites en même temps que les montagnes mêmes par le mouvement des courants de la mer ; et partout où il n’y a pas eu de bouleversement, ou trouve les couches horizontales et les angles cor-