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ART. I. FORMATION DES PLANÈTES.

reçoive obliquement, et que par conséquent il soit obligé de tourner sur lui-même d’autant plus vite que l’obliquité du coup aura été plus grande ?

Si ces questions ne paroissent pas déraisonnables, le système dont nous venons de donner une ébauche cessera de paroître une absurdité.

Passons maintenant à quelque chose qui nous touche de plus près, et examinons la figure de la terre, sur laquelle on a fait tant de recherches et de si grandes observations. La terre étant, comme il paroît par l’égalité de son mouvement diurne et la constance de l’inclinaison de son axe, composée de parties homogènes, et toutes ses parties s’attirant en raison de leurs masses, elle auroit pris nécessairement la figure d’un globe parfaitement sphérique, si le mouvement d’impulsion eût été donné dans une direction perpendiculaire à la surface : mais ce coup ayant été donné obliquement, la terre a tourné sur son axe dans le même temps qu’elle a pris sa forme, et de la combinaison de ce mouvement de rotation et de celui de l’attraction des parties, il a résulté une figure sphéroïde, plus élevée sous le grand cercle de rotation, et plus abaissée aux deux extrémités de l’axe, et cela parce que l’action de la force centrifuge provenant du mouvement de rotation, diminue l’action de la gravité : ainsi la terre étaant homogène, et ayant pris sa consistance en même temps qu’elle a reçu son mouvement de rotation, elle a dû prendre une figure sphéroïde, dont les deux axes diffèrent d’une 230me partie. Ceci peut se démontrer à la rigueur, et ne dépend point des hypothèses qu’on voudroit faire sur la direction de la pesanteur ; car il n’est pas permis de faire