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THÉORIE DE LA TERRE.

sont séparées de tous les autres continents par l’Océan. Il reste aussi beaucoup de pays à découvrir du côté du pôle arctique, et l’on est obligé d’avouer, avec quelque espèce de regret, que depuis plus d’un siècle l’ardeur pour découvrir de nouvelles terres s’est extrêmement ralentie : on a préféré, et peut-être avec raison, l’utilité qu’on a trouvée à faire valoir celles qu’on connoissoit, à la gloire d’en conquérir de nouvelles.

Cependant la découverte de ces terres australes seroit un grand objet de curiosité, et pourroit être utile : on n’a reconnu de ce côté là que quelques côtes, et il est fâcheux que les navigateurs qui ont voulu tenter cette découverte en différents temps aient presque toujours été arrêtés par des glaces qui les ont empêchés de prendre terre. La brume, qui est fort considérable dans ces parages, est encore un obstacle. Cependant, malgré ces inconvénients, il est à croire qu’en partant du cap de Bonne-Espérance en différentes saisons, on pourroit enfin reconnoître une partie de ces terres, lesquelles jusqu’ici font un monde à part.

Il y auroit encore un autre moyen, qui peut-être réussiroit mieux : comme les glaces et les brumes paroissent avoir arrêté tous les navigateurs qui ont entrepris la découverte des terres australes par l’Océan atlantique, et que les glaces se sont présentées dans l’été de ces climats aussi bien que dans les autres saisons, ne pourroit-on pas se promettre un meilleur succès en changeant de route ? Il me semble qu’on pourroit tenter d’arriver à ces terres par la mer Pacifique, en partant de Baldivia ou d’un autre port de la