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THÉORIE DE LA TERRE.

dont nous avons parlé : car les eaux brisèrent bientôt et réduisirent en poussière les pierres ponces et les autres parties spongieuses de la matière vitrifiée qui étoient à la surface ; elles creusèrent des profondeurs et élevèrent des hauteurs qui, dans la suite, sont devenues des continents ; et elles produisirent toutes les inégalités que nous remarquons à la surface de la terre, et qui sont plus considérables vers l’équateur que partout ailleurs : car les plus hautes montagnes sont entre les tropiques et dans le milieu des zones tempérées ; et les plus basses sont au cercle polaire et au delà, puisque l’on a, entre les tropiques, les Cordilières, et presque toutes les montagnes du Mexique et du Brésil, les montagnes de l’Afrique ; savoir, le grand et le petit Atlas, les monts de la Lune, etc., et que d’ailleurs les terres qui sont entre les tropiques sont les plus inégales de tout le globe, aussi bien que les mers, puisqu’il se trouve entre les tropiques beaucoup plus d’îles que partout ailleurs ; ce qui fait voir évidemment que les plus grandes inégalités de la terre se trouvent en effet dans le voisinage de l’équateur.

Quelque indépendante que soit ma théorie de cette hypothèse sur ce qui s’est passé dans le temps de ce premier état du globe, j’ai été bien aise d’y remonter dans cet article, afin de faire voir la liaison et la possibilité du système que j’ai proposé, et dont j’ai donné le précis dans l’article premier : on doit seulement remarquer que ma théorie, qui fait le texte de cet ouvrage, ne part pas de si loin ; que je prends la terre dans un état à peu près semblable à celui où nous la voyons, et que je ne me sers d’aucune des sup-