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ART. VII. PRODUCTION DES LITS DE TERRE.

fondeur, et on trouva les couches de terre suivantes : 7 pieds de terre végétale ou terre de jardin, 9 pieds de tourbe, 9 pieds de glaise molle, 8 pieds d’arène, 4 de terre, 10 d’argile, 4 de terre, 10 pieds d’arène, sur laquelle on a coutume d’appuyer les pilotis qui soutiennent les maisons d’Amsterdam ; ensuite 2 pieds d’argile, 4 de sablon blanc, 5 de terre sèche, 1 de terre molle, 14 d’arène, 8 d’argile mêlée d’arène, 4 d’arène mêlée de coquilles ; ensuite une épaisseur de 100 et 2 pieds de glaise ; et enfin 31 pieds de sable, où l’on cessa de creuser[1].

Il est rare qu’on fouille aussi profondément sans trouver de l’eau, et ce fait est remarquable en plusieurs choses : 1o il fait voir que l’eau de la mer ne communique pas dans l’intérieur de la terre par voie de filtration ou de stillation, comme on le croit vulgairement ; 2o nous voyons qu’on trouve des coquilles à 100 pieds au dessous de la surface de la terre, dans un pays extrêmement bas, et que par conséquent le terrain de la Hollande a été élevé de 100 pieds par les sédiments de la mer ; 3o on peut en tirer une induction que cette couche de glaise épaisse de 102 pieds, et la couche de sable qui est au dessous, dans laquelle on a fouillé à 31 pieds, et dont l’épaisseur entière est inconnue, ne sont peut-être pas fort éloignées de la première couche de la vraie terre ancienne et originaire, telle qu’elle étoit dans le temps de sa première formation, et avant que le mouvement des eaux eût changé sa surface. Nous avons dit, dans l’article premier, que si l’on vouloit trouver la terre ancienne, il faudroit creuser dans les pays du Nord plu-

  1. Voyez Varenii Geograph. general., p. 46.