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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T01.djvu/378

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THÉORIE DE LA TERRE.

n’auront pu suivre les eaux qui les auront subitement abandonnés : c’est par cette dernière raison que l’on trouve infiniment plus de coquillages que d’arêtes ou d’empreintes d’autres poissons ; et cela même prouve une chute soudaine de la mer dans ses bassins. Dans le même temps que les voûtes que nous supposons ont fondu, il est fort possible que d’autres parties de la surface du globe se soient élevées ; et, par la même cause, ce seront là les montagnes qui se seront placées sur cette surface avec des carrières déjà toutes formées. Mais les lits de ces carrières n’ont pas pu conserver la direction horizontale qu’ils avoient auparavant, à moins que les masses des montagnes ne se fussent élevées précisément selon un axe perpendiculaire à la surface de la terre ; ce qui n’a pu être que très rare : aussi, comme nous l’avons déjà observé en 1708, les lits des carrières des montagnes sont toujours inclinés à l’horizon, mais parallèles entre eux ; car ils n’ont pas changé de position les uns à l’égard des autres, mais seulement à l’égard de la surface de la terre[1]. »

Ces couches parallèles, ces lits de terre ou de pierre qui ont été formés par les sédiments des eaux de la mer, s’étendent souvent à des distances très considérables, et même on trouve dans les collines séparées par un vallon les mêmes lits, les mêmes matières, au même niveau. Cette observation que j’ai faite s’accorde parfaitement avec celle de l’égalité de la hauteur des collines opposées, dont je parlerai tout à l’heure. On pourra s’assurer aisément de la vérité de

  1. Voyez les Mémoires de l’Académie, année 1716, pages 14 et suiv. de l’Histoire.