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THÉORIE DE LA TERRE.

res spécifiques, et approcher de plus en plus chaque jour de la nature de l’argile.

Ce qui arrive au caillou arrive au sable : chaque grain de sable peut être considéré comme un petit caillou, et chaque caillou, comme un amas de grains de sable extrêmement fins et exactement engrenés. L’exemple du premier degré de décomposition du sable se trouve dans cette poudre brillante, mais opaque, mica, dont nous venons de parler, et dont l’argile et l’ardoise sont toujours parsemées ; les cailloux entièrement transparents, les quarz, produisent en se décomposant des talcs gras et doux au toucher, aussi pétrissables et ductiles que la glaise, et vitrifiables comme elle, tels que ceux de Venise et de Moscovie ; et il me paroît que le talc est un terme moyen entre le verre ou le caillou transparent et l’argile, au lieu que le caillou grossier et impur, en se décomposant, passe à l’argile sans intermède.

Notre verre factice éprouve aussi la même altération : il se décompose à l’air, il se pourrit en quelque façon en séjournant dans les terres : d’abord sa superficie s’irise, s’écaille, s’exfolie, et en le maniant, on s’aperçoit qu’il s’en détache des paillettes brillantes ; mais lorsque sa décomposition est plus avancée, il s’écrase entre les doigts et se réduit en poudre talqueuse très blanche et très fine ; l’art a même imité la nature pour la décomposition du verre et du caillou. « Est etiam certa methodus solius aquæ communis ope silices et arenam in liquorem viscosum, eumdemque in sal viride convertendi, et hoc in oleum rubicundum, etc. Solius ignis et aquæ ope, speciali experimento durissimos quosque lapides in mucorem re-